Le premier véritable album de Tool trace déjà la voie de son style unique. Déjà avec une petite tendance plus hard que le EP Opiate, avec des paroles infiniment plus choquantes (ne nommons que Prison Sex) et avec des passes de bruits de fond au lieu de musique à certains moments, Undertow s’est fait remarquer à sa sortie. Avec raison. Avec un style encore très rock et peu progressif à l’époque, la musique n’en demeure pas moins efficace.
Deux singles sont issus de cet album et on se souvient d’eux pour surtout leur qualité musicale et les paroles et leurs paroles sans censure. Il s’agit de Prison Sex et de Sober. On se surprendre avec la première des deux à entendre une musique extrêmement groovy, alors que le sujet est des plus difficiles à traiter (le viol répété d’un jeune garçon). Sober, quand à lui, est plus dramatique et plus lourd dans sa musique, ce qui colle mieux.
Le reste de l’album est en grande partie lourd, avec des riffs assez graves et une basse très présente dans chaque chanson. Undertow au complet semble sortir de très loin, ce qui fait son genre, mais qui n’est pas fait pour toutes les oreilles. La qualité audio est plutôt bonne, si on compare au EP, mais l’album garde quand même un son un peu garage, qui ajoute au style. Des chansons très longues le sont notamment parce qu’elles contiennent des passes où on ajoute un enregistrement de voix, ou du bruit de fond. C’est la signature de Tool d’en rajouter fréquemment, mais c’est encore un peu maladroit sur Undertow. Au milieu de Bottom, par exemple, il y a un riff de basse qui se répète pendant très longtemps, pour laisser parler un enregistrement. La dernière chanson, Disgustipated, dure plus de 15 minutes, mais gardez en tête qu’elle commence avec un enregistrement vocal très long et qu’à la fin, on entend des grillons pendant encore plus longtemps! Et, non, pas de chanson cachée à la fin! Même lorsque la chanson joue, c’est quasiment plus ambiant que musical, avec des percussions tribales et des paroles chuchotées répétées pendant plusieurs minutes.
Tool n’est pas un groupe commercial, et la longueur des chansons en témoignent. Les plus courtes durent quand même près de 5 minutes. Ce n’est pas non plus un groupe à écouter tranquillement pour relaxer. C’est un groupe qui fait de la musique sombre et ses vidéoclips sont des plus étranges. C’est le guitariste Adam Jones qui les fait lui-même. Allez y jeter un coup d’œil et vous verrez que l’univers de Tool est beaucoup plus complexe que tout ce que vous pouviez vous imaginer!
Un album troublant, mais à écouter au moins une fois pour se plonger dans cette énergie hors du commun.
À écouter : Prison Sex, Sober, Crawl Away
7,2/10
Par Olivier Dénommée