L’auteure-compositrice-interprète Christina Perri est peut-être connue par quelques personnes pour son premier single, Jar of Hearts, hymne pour toutes les personnes qui se remettent d’une peine d’amour, ou pour sa participation aux bandes sonores des films Twilight. Si elle fait des «tounes de filles», elle réussit quand même à le faire d’une manière différente, sans être aussi bonbon que d’autres artistes auraient tendance à le faire. Derrière la femme tatouée se cache un grand talent qui n’attend qu’à être dévoilé. Et on en a un aperçu dans son premier album, Lovestrong.
Je dois commencer par faire un aveu ici : la première fois que j’ai vu la pochette de l’album de Christina Perri, je l’ai ignoré. Jusqu’au jour où j’ai entendu pour la première fois Jar of Hearts. J’ai regretté aussitôt mon manque de curiosité précédent. Sa chanson, simple et terriblement efficace, vient du fond du cœur (elle l’a écrit alors qu’elle venait de quitter son copain, le moment par excellence pour écrire les meilleures chansons de peine d’amour). Tout sur la chanson est émouvant. Et, heureusement, ce n’est pas la seule bonne chanson sur l’album!
La chanteuse a une voix aigüe sans être trop agressante la plupart du temps. Parfois, sa voix rappelle vaguement celle d’Hayley Williams de Paramore. Certaines chansons rappellent musicalement d’autres artistes de la scène pop, sans qu’on puisse clairement mettre le doigt sur lesquels. C’est très efficace, et Christina Perri manie avec presque autant d’aisance les chansons énergiques que les ballades tristes. Son ton de voix semble fait pour les chansons tristounettes, mais elle s’en tire plutôt bien quand même. L’album commence avec Bluebird, un choix douteux tenant compte que c’est loin d’être sa composition la plus forte pour initier son premier album. Enfin, après quelques écoutes, elle s’apprécie mieux, mais tout le monde ne donnera pas de deuxième chance, malheureusement! Elle se rattrape aussitôt avec Arms, émotive sans être aussi pleureuse que Jars of Hearts. La grande surprise du début d’album est certainement Bang Bang Bang, vraiment plus groovy que ce qu’on pouvait s’attendre d’elle. Bref, chaque chanson de Lovestrong est une découverte en soi, souvent une très belle découverte.
Elle nous joue même un tour dans Sad Song, qui commence comme une chanson triste devrait toujours commencer, jusqu’au milieu où elle se dit qu’elle doit passer à autre chose, et finalement le sourire apparaît. Dans Distance, on a droit à une efficace collaboration avec Jason Mraz. Les deux voix vont assez bien ensemble, même si la voix de Jason Mraz est beaucoup plus discrète que celle de Christina Perri dans le mix pendant la majeure partie de la chanson.
Décrire l’album de Christina Perri n’est décidément pas une tâche facile. Le plus simple reste de l’écouter soi-même pour s’en faire sa propre opinion. Mais si elle peut sonner au premier abord comme une artiste visant un auditoire féminin, elle réussit à faire fondre quelques cœurs de pierre de mâles. Une artiste à suivre; si elle continue à exploiter son talent naturel, vous entendrez certainement beaucoup parler d’elle dans les prochaines années.
À écouter : Arms, Jar of Hearts, Distance
7,7/10
Par Olivier Dénommée