Musique Barbare – Mononc’ Serge et Anonymus

Mononc Anonymus Musique barbareSorti le 18 novembre 2008

Musique Barbare est le deuxième album où Mononc’ Serge et le band métal Anonymus joignent leurs forces. Totalement composé de chansons originales, l’équipe atteint des sommets, autant au niveau musical que dans l’intensité des textes. Le style d’Anonymus est plus solide que jamais et Mononc’ se vide les poumons sur la plupart des chansons, sur des textes souvent ridicules et (auto)dérisoires, mais aussi parfois dénonciateurs.

L’album commence sur la chanson-titre Musique barbare, très lourd dès les premières secondes, où jouer du métal semble être une triste fatalité. Clin d’œil évident aux préjugés qu’on se fait du style mal aimé de la radio commerciale. La critique sociale s’intensifie avec Le rejet qui suit, où on explique qu’il mérite ce qui lui arrive tout en décrivant tout ce qu’on lui fait subir avec plaisir. C’est tellement caricatural qu’on peut mieux comprendre le message que les meilleures campagnes de sensibilisation au Québec. Les jeux de mots de goût douteux se multiplient, notamment avec Résistance festive qui amène l’activisme à un autre niveau.

Puis on arrive dans des chansons marquantes, autant pour la musique que pour l’absurdité du sujet : Pas pire, un compliment incompris de la gent féminine (avec une vidéo très révélatrice sur Internet), puis Woodstock en Beauce, racontant l’épopée qui arrive à des milliers de personnes chaque année. Cette dernière groove «en esti». En fait, comme le reste de l’album, mais dans ces chansons plus que dans d’autres, la musique met encore plus en valeur les paroles ce qui les rend mémorables.

Plus loin dans l’album, on a droit à un «hommage» à René Lévesque, suivi d’une «remise en question» de ce qu’on pense de Serge Robert dans l’évocateur titre Tout l’monde se crisse de Mononc’ Serge. Indigne critique aussi le style de Mononc’ qui n’est socialement pas très bien perçu. Visiblement, cela ne l’empêche pas de continuer l’album avec autant d’énergie sinon plus. Chaque salope cherche un gros cave et chaque gros cave cherche une salope qui suit semble bien résumer les relations de séduction de façon moins propre. Puis, Mononc’ et Anonymus parodient les Beatles avec Sous-marin brun, où il se comparent très négativement face aux Fab 4. Oh, et on a même droit à une «toune cachée», L’underground, ce monde sombre qui ne passe pas à la radio et que personne ne connaît.

Le tout avec des riffs solides, beaucoup de gueulage de Mononc’ Serge avec la complicité des membres d’Anonymus. Plusieurs considèrent cela comme le sommet de ces artistes, et ce n’est pas vraiment faux. Les sujets ne sont pas si engagés pour la plupart, mais la qualité de l’œuvre n’en est pas moins solide et on oubliera rapidement qu’on ne devient pas un meilleur citoyen parce qu’on a écouté l’album Musique Barbare.

À écouter : Pas pire, Woodstock en Beauce, Sous-marin brun

8,1/10

Par Olivier Dénommée

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