Après un premier album qui n’avait rien d’extraordinaire, Tom Shear, seul membre d’Assemblage 23, a pris 2 ans avant de revenir avec un nouveau produit, qu’il a nommé Failure. Prévoyait-il un flop? Au contraire, on sent immédiatement la maturation de son art sur son deuxième album. Des beats qui varient un peu plus et qui sont, à l’occasion, plus chargés émotionnellement, une voix plus facile à suivre, un son de meilleure qualité, il semble que le musicien ait appris la recette.
Évidemment, Failure demeure un album d’industriel, et s’adresse aux adeptes de ce genre. Les chansons sont toutes assez longues (minimum presque 5 minutes pour chaque chanson), mais les variations ajoutent une durée de vie aux morceaux avant qu’ils deviennent agressants. Reste que cela crée une ambiance de les écouter, et une fois que vous êtes dans le mood, l’album s’écoute presque tout seul. Les intros de chansons font parfois encore défaut, mais quand les chansons sont vraiment entamées, le chanteur est difficile à arrêter, même s’il conserve sa voix très neutre (mais tout de même moins que dans le premier opus). Au niveau des paroles, les sujets portent à réflexion et en plus elles se comprennent mieux. Les sujets de prédilection semblent être les relations interpersonnelles et les remises en question. Naked et Disappoint contiennent des paroles intéressantes, par exemple.
Certaines chansons, comme House on Fire, rappellent un peu la musique de jeux vidéo. Comme quoi, Assemblage 23 a peut-être puisé de l’inspiration ailleurs que dans la musique électro-pop des années 1980. On croit entendre divers clins d’œil par-ci par-là, et ce n’est pas entièrement désagréable. Cela apporte une certaine variété dans ce style très homogène.
Nous avons une fois de plus droit à un album assez long (tout près d’une heure de musique industrielle), mais infiniment mieux ficelé que ce qu’il avait produit avant, ce qui est une bonne chose. Les chansons semblent rester un peu mieux dans la tête aux extrémités de l’album, puisque dans le milieu, les chansons sont légèrement plus répétitives et moins entraînantes. Jusqu’à ce qu’on arrive à Silence, qui se fait parmi les titres les plus agressifs de l’album Failure. Pourtant, l’album se termine sur King of Insects, au titre qui n’éveille rien de si excitant, mais avec une musique plus qu’intéressante. De loin la plus douce musicalement de l’album, elle conclut à merveille cet opus très chargé. Tom Shear a fait un bon coup avec cette chanson.
Cela mérite d’être rappelé ici, une fois de plus : le style joué par Assemblage 23 n’est pas très accessible au grand public, mais en tant qu’album d’industriel, il a fait preuve d’une très belle amélioration, puisqu’il a travaillé sur pratiquement toutes ses faiblesses. Le résultat est donc plus qu’impressionnant et positif.
À écouter : Naked, Disappoint, King of Insects
6,9/10
Par Olivier Dénommée