Viaticum – Esbjörn Svensson Trio (E.S.T.)

Viaticum ESTSorti le 25 octobre 2005

Le 9e album du trio jazz E.S.T. prend une tournure inattendue; les compositions sont, pour la plupart, très lentes, et assez lourdes et sombres. Le contraste entre l’acoustique et l’électronique se fait aussi plus tranché, sur quelques pistes. Il semble donc qu’on ait droit avec l’album Viaticum à quelque chose de plus introspectif de la part du pianiste suédois et de ses acolytes, avec des résultats plutôt intéressants.

Pour l’occasion, E.S.T. mise sur l’ambiance qu’il prend le temps d’instaurer sur pratiquement chacune de ses pistes, qui durent d’ailleurs près de 7 minutes et parfois plus, sauf The Well-Wisher et A Picture of Doris Travelling With Boris. L’album débute déjà dans l’ambiance de Tide of Trepidation, qui, ironiquement, ne trépide pas tant que ça. Au contraire, la pièce est lente et très mélodique; elle introduit bien l’auditeur dans le monde qu’Esbjörn Svensson et ses musiciens veulent créer dans cet album. Cette ambiance douce évolue au courant de la pièce, devenant de plus en plus tendue et chargée, et on passe ensuite à Eighty-eight Days in my Veins, plus rapide, mais un tantinet plus sombre, et aussi tendu. Évidemment, dans des chansons de plusieurs minutes comme celles-ci, l’énergie évolue plusieurs fois à l’intérieur d’une même composition. Il faut l’écouter soi-même pour saisir toute la richesse de la musique. La piste qui a le moins le temps de trop changer est probablement The Well-Wisher, la troisième pièce, durant un maigre 3 minutes 47. C’est ici la pièce la plus «stable» de l’album, mais aussi une des plus positives.

Passons les autres titres en rafale : The Unstable Table & The Infamous Fable est, au contraire de The Well-Wisher, la pièce la plus changeante de l’album, puis il y a Viaticum, la pièce-titre, qui est lente et très nostalgique dans sa mélodie. Suit ensuite In the Tail of Her Eye, plus romantique. Letter From Leviathan met beaucoup de son électroniques dès le début, offrant une ambiance sombre durant près de 7 minutes. Puis A Picture of Doris Travelling With Boris apporte une groove bien particulière, déjà moins sombre que la plupart des titres précédents. Et l’album se termine déjà, sur What Though the Way May Be Long, qui revient à une énergie tout en douceur, mais en conservant une certaine tension. Une chanson cachée se trouve quelques minutes à la fin de celle-ci, mettant en vedette plus que jamais des sons inconnus. Le band s’est vraiment amusé sur ce coup-ci.

Bref, on se ballade dans ces univers, avec plusieurs variations, et avec, n’oublions pas, plusieurs solos de piano efficaces qui nous permettent de garder le focus sur le fait qu’on a bel et bien affaire à un band de jazz ici. Même si l’ambiance générale de Viaticum est plutôt sombre, cela fait quand même un excellent album à écouter en arrière-plan sans trop de problème. Et presque toutes les compositions qui se retrouvent sur l’album sont excellentes et donnent envie de les réécouter pour encore plus les apprécier. Excellent coup de ce band.

À écouter : Eight-eight Days in my Veins, Viaticum, A Picture of Doris Travelling With Boris

8,3/10

Par Olivier Dénommée

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