Le band britannique Joy Division n’a pas duré très longtemps, mais sa musique a persisté jusqu’à aujourd’hui, avec une musique qui serait le précurseur de la vague électronique des années 1980. En effet, Unknown Pleasures, premier opus du groupe post-punk, nous introduit dans un monde bien particulier, sombre, et en fait un peu déprimant, surtout lorsqu’on connaît le destin du chanteur Ian Curtis.
Ce qui marque avec ce premier album, c’est l’absence de singles promotionnels. Joy Division n’a vraisemblablement pas prévu faire avoir de succès commercial avec Unknown Pleasures, qui a une musique peu populaire auprès des stations de radio, sauf peut-être quelques titres aux énergies un peu plus punk (Disorder par exemple). Néanmoins, plusieurs «connaisseurs» ont vu immédiatement un album qui transcenderait le temps. Mettons les choses en perspective ici. Joy Division a fait partie des pionniers du mouvement post-punk, rendant le mouvement plus sympathique à partir des années 1970. C’est peut-être cette audace qui fait en sorte que le groupe vit encore dans l’imaginaire musical.
Mais l’album n’a peut-être pas aussi bien vieilli que ce qu’on dit. Plusieurs remasters ont été édités avec le temps, afin de redonner goût envers le groupe et probablement faire quelques sous au passage. Mais on ne changera jamais le son sombre (certains vont jusqu’à le comparer au style gothique) qui caractérise ce premier album studio. Ni les guitares sommaires qu’on peine à distinguer dès qu’on met un peu de vigueur dans la chanson, surtout lorsqu’on ajoute du synthé dans le mix. Ni la batterie qui manque carrément de vie sur la quasi-totalité des pistes de Unknown Pleasures. Ni cette voix dépressive (un peu à la The Doors par moments dans l’intonation) qui prend tout son sens alors que le chanteur se suicidera un an plus tard.
Ce premier album de Joy Division mérite tout de même sa place dans l’histoire de la musique et l’écouter quelques fois ne peut pas faire de mal pour découvrir un peu d’où vient le mouvement post-punk. Mais une fois qu’on a énuméré les qualités historiques de l’opus, l’album n’est plus si intéressant que cela. Évitez de l’écouter en boucle; votre moral vous en remerciera.
À écouter : Disorder, She’s Lost Control, Shadowplay
6,4/10
Par Olivier Dénommée