
Par Miguel Plante
Ce soir, à Montréal, s’est produite une rencontre tout à fait charmante. En effet, dans une même salle (la magnifique Église Saint-Jean-Baptiste de Montréal) se sont rencontrés le groupe de Patrick Watson, l’Orchestre Cinéma l’Amour et moi-même. Nous étions aussi accompagnés d’un vent de fébrilité et de beaucoup d’excitation.
Car c’était l’une des trois soirées uniques auxquelles le célèbre chanteur, compositeur et interprète Patrick Watson nous conviait. Une fin de semaine unique où l’artiste interprète la majorité des pièces de son tout dernier album, Adventures in your own backyard, ainsi que quelques succès de sa musicographie, en compagnie d’un prestigieux orchestre comprenant une cinquantaine de musiciens. Un moment tout à fait somptueux.
Le spectacle, dont l’audio et le vidéo sont captés sur place (nous croisons les doigts pour une copie DVD de l’évènement très bientôt!), a réuni un grand nombre de fans. En effet, c’est en très peu de temps que les guichets ont été fermés, faute de billets. Un spectacle très intime, au cœur de la résonance toute particulière d’une église.
L’aspect plutôt religieux de l’endroit était d’ailleurs bien représenté par cette ambiance respectueuse et silencieuse qui enveloppait l’ensemble des spectateurs, attendant le début du spectacle avec impatience.
C’est avec une pièce orchestrale fort impressionnante que débuta la soirée. Durant cette introduction d’une dizaine de minutes, l’orchestre en entier se présenta musicalement. Suivit la chorale à la voix presque irréelle. Patrick Watson entra finalement sous une pluie d’applaudissements, qui ne s’interrompirent qu’après de longues minutes.
Le spectacle en entier, où Watson reprit les plus grands succès de son œuvre accompagné d’un arrangement orchestral, fut grandiose. Les effets visuels et sonores, toujours renouvelés et originaux, se succédaient à un rythme vertigineux. Autant les connaisseurs de Patrick Watson que les amoureux de la musique orchestrale y trouvèrent leur compte. En effet, quelques interprétations acoustiques venaient donner un rythme varié à l’ensemble du concert. Lors de son deuxième rappel, Watson nous fit même grâce d’une interprétation solo de The Great Escape, vite accompagnée par un public en transe.
L’accompagnement orchestral est un ajout peu accessible au grand public, mais les compositions de Watson, déjà très rigoureuses techniquement, se prêtaient parfaitement au jeu. Même l’ambiance sur scène était parfaite, avec un mélange bien dosé entre les membres du band de Watson (tous très enjoués et énergiques), et les musiciens de l’Orchestre (plus classiques, droits, sérieux).
Bref, un concert haut en couleurs, des arrangements de grande qualité qui, entre deux scandales de Miley Cyrus, nous prouvent qu’il y a encore un grand espoir dans le monde musical.