3 ans après 7th Symphony, Apocalyptica offre un album enregistré live au Leipzig Arena pour l’occasion du 200e anniversaire de naissance du compositeur Richard Wagner. Le MDR Symphony Orchestra était aussi de la partie pour offrir une expérience musicale optimale. La musique était bien entendu à l’honneur, mais aussi beaucoup de visuel pour ceux qui étaient présents à cette représentation unique le 5 juillet 2013. Eicca Toppinen, leader du groupe, a signe la totalité des compositions avec l’aide de Sven Hilbig sur quelques pistes. Beaucoup de nouveau matériel est donc présenté, avec quelques clins d’œil.
L’énergie en spectacle était bonne et la qualité sonore impeccable; il aurait suffi qu’on enlève les applaudissements et on aurait pu croire à un album de qualité studio. Ce n’est malheureusement pas le cas mais ce n’est pas trop agressant. L’introduction, Signal, met place l’ambiance, qui se fait assez tendue une bonne partie du concert. Genesis confirme cette énergie et amène un build-up jusqu’à Fight Against Monsters qui devient rapidement très intense.
Stormy Wagner, suivie de Flying Dutchman, changent un peu le mood, vers quelque chose d’assez épique. D’ailleurs, on peut entendre l’introduction wagnérienne sur Flying Dutchman, tirée de la propre ouverture appelée Flying Dutchman de Wagner. Eicca Toppinen a ensuite opté pour quelque chose de plus doux, Lullaby. Très belle composition, bien sentie, mais la présence des bruits de bébés était peut-être de trop dans les 30 dernières secondes. Même commentaire pour Bubbles, puisque les bruits occupaient encore un peu l’espace sonore au début de la pièce.
Path in Life démarre sur une mélodie classique déjà existante, mais Apocalyptica est intervenu et a changé la donne avec de la batterie et de la distorsion à souhait. Puis, une autre mélodie connue, mais cette fois une vieille compo d’Apocalyptica : Worlds Collide (de l’album Worlds Collide) a été légèrement retravaillée et s’appelle pour l’occasion Creation of Notes.
Revenant à quelque chose de plus émotif, Running Love et Birth Pain prennent le relai. L’équipe s’est surpassée pour la suivante, Ludwig: Wonderland et a aussi bien fait son travail sur Ludwig: Requiem. Le premier est très rock, très puissant, alors que l’autre est plus lyrique (quoi que pas autant qu’un véritable requiem). L’album se termine sur Destruction, qui est plutôt l’après destruction, avec sa musique douce et lente.
En tant qu’album concept, Wagner Reloaded est très intéressant et fait plaisir aux amateurs du style classique en version plus «violente» par moments. En tant qu’album d’Apocalyptica, il y a des compositions très solides mais on aurait eu droit à espérer un peu plus, après 3 ans d’attente. Notons que c’est la première fois depuis une dizaine d’année qu’il n’y a pas de chant du tout dans cet album. C’est donc un retour aux racines du groupes sur plusieurs points. Ce qui rend l’album moins «écoutable», c’est la présence des applaudissements qui aurait pu être minimisée, même si elle est très contrôlée pour un album live.
À écouter : Fight Against Monsters, Lullaby, Ludwig: Wonderland
7,6/10
Par Olivier Dénommée