Sorti le 4 décembre 2000 au Pays-Bas
Sorti le 5 août 2008 en Amérique
Le deuxième album studio du band néerlandais prend un tout autre niveau, par rapport à son premier opus Enter, paru 3 ans auparavant. Within Temptation a gardé un côté relativement gothique, et a surtout su mettre à profit son côté très mélodique à travers ses musiques aux accents symphoniques. Le thème de Mère Nature est extrêmement présent sur plusieurs titre de cet album, justement intitulé Mother Earth.
La pièce-titre nous initie à cet album, avec une musique douce, vaguement moyenâgeuse. Cela change rapidement lorsque la batterie et les guitares avec la distorsion prennent la place. Néanmoins, Mother Earth reste relativement lente comme chanson, où l’énergie se divise entre le côté folklorique, et le côté métal lourd. Au milieu de cela, la chanteuse dirige la mélodie de sa voix aigüe. Au deux tiers de la pièce, un chœur d’hommes prend la place, avant de revenir au métal jusqu’à la fin. C’est tout de même une intro forte pour cet album.
La pièce suivante, Ice Queen, nous amène dans une énergie plus mystérieuse et sombre… pendant 40 secondes. Ensuite, c’est une musique lourde, mais aussi assez mid-tempo. Sans être la même chanson que la précédente, il y a une recette assez similaire, avec des alternances entre les guitares et les instruments plus doux et classiques.
La troisième piste, Our Farewell assume cette fois pleinement le côté très doux et mélancolique du band. Piano, voix, un peu de violon. Du moins jusqu’à ce que la section rythmique se mette elle aussi de la partie. La chanson ne devient pas plus agressive, mais le ton change un peu, jusqu’à la fin. Cela reste une pièce phare de cet album.
Caged, quant à elle, va vraiment dans de nombreuses directions. Certaines d’entre elles sont très intéressantes, mais la chanson se fait plutôt instable. Un peu de musique folklorique, un bout avec un bref riff solide, beaucoup de musique lourde (encore) mais trop lente. Et, vocalement, ce n’est pas la meilleure chanson de Within Temptation. Dommage. The Promise qui suit crée un peu cette même demi-déception. Une intro de deux minutes, rien de moins, est nécessaire pour entendre arriver la chanteuse. Et son entrée laisse une étrange note amère. Heureusement, cela se redresse pour le reste de la chanson, qui se fait parfois plutôt épique musicalement.
De retour à quelque chose de plus doux, Never-Ending Story revient avec le thème de Mère Nature, mais reste dans cette vague plus mélancolique où le piano est roi. Cela ne dure pas, puisque Deceiver of Fools passe ensuite. Son intro est chantante, quoique un peu longue (2 minutes encore, Within Temptation met beaucoup de longues intros dans cet album), mais la suite vaut aussi la peine. C’est plus énergique que la plupart des autres pistes, légèrement trop lentes.
La prochaine chanson est Dark Wings, mais est précédée par Intro, une introduction à la chanson probablement jugée optionnelle par le groupe. Intro est sombre et inquiétante, mais Dark Wings est plutôt agressive et épique. Ça fait du bien aux oreilles, surtout pour ceux qui aiment quand ça «varge» un peu plus. La dixième et dernière piste de l’album est In Perfect Harmony. Extrêmement douce, très chantante, même avec des bruits d’oiseaux au début et à la fin de la chanson, on est maintenant loin du métal symphonique. Cela reste quand même dans la thématique de Mother Earth. Mais l’album aurait pu finir autrement qu’avec une telle douceur, surtout que Dark Wings avait atteint un sommet juste avant.
L’album n’est pas parfait, mais c’était très solide lorsque il est apparu en 2000 en Europe. Le reproche principal qu’on peut faire au band est qu’il assume difficilement son genre musical. Est-ce du métal ou du rock? Garde-t-il sa tendance gothique, et poursuivra-t-il dans son côté symphonique? L’album crée plus de questions qu’il n’y répond, mais avec le recul, cela reste une œuvre musicale très complète et bien pensée. Elle ne s’adresse pas à un style d’auditeur en particulier, au contraire. En fait, après être passé par-dessus les quelques faiblesses de Mother Earth, cela en fait un opus extrêmement accessible pour le grand public, et ce, malgré ses très longues pistes et ses ambiances très variables.
À écouter : Ice Queen, Our Farewell, Dark Wings
8,1/10
Par Olivier Dénommée