Jimmy Hunt en a séduit plus d’un trois ans auparavant avec son premier album solo. Mais ce n’était pas assez, alors il revient avec quelque chose d’encore plus poussé. Les sonorités qu’il explore dans Maladie d’amour rappellent un son rétro un peu quétaine, mais tellement efficace. Et, bien sûr, l’amour qui était déjà abordé dans l’album précédent est le sujet principal de cet album, pas de surprise là.
On se souviendra de sa poésie dès qu’on aura entendu les premières lignes d’Antilope, qui démarre lentement ce second opus. Les guitares, les synthés; elles vous rappelleront probablement au moins vaguement les ballades qu’on pouvait entendre à la radio il y a peut-être 30 ou 40 ans.
Évidemment, on a droit à des pièces plus énergiques, dont Marie les bleus ou encore Rêver souvent. Jimmy Hunt m’a aucun problème de jouer entre les deux registres tout au long de l’album Maladie d’amour.
La chanson la plus clairement rétro de l’album est à coup sûr le succès Nos corps. Tout sonne «vieux» là-dedans, sauf peut-être la voix (on peut même douter au début que c’est celle de Hunt). Le petit riff funky de guitare, les synthés omniprésents mais très subtils à la fois, le drum archi minimaliste, tout y est. Au-dessus du monde non plus ne laisse pas sa place dans ces sonorités. Et que dire de Christian Bobin! Don’t Let Me Go aussi se fait assez rétro, mais avec un style plus folk; c’est dans la mélodie vocale dans le refrain que cela frappe plus.
Compo surprenante dans ses paroles : Marie-Marthe. On est habitués à des belles paroles, mais là, la Marie-Marthe est une «vieille conne». Mais seul Jimmy Hunt arrive à rendre cette affirmation aussi poétique. La chanson-titre de l’album, Maladie d’amour, surprend également lorsqu’on apprend que c’est une maladie mentale.
Dernière pièce de l’album, Un nouveau corps revient à quelque chose de plus folk, qui peut rappeler un peu plus la sonorité caractéristique de son précédent album. De la guitare, des voix space, des effets en arrière-plan. Ça finit comme ça a commencé, très doucement, nous laissant seulement avec un sourire aux lèvres.
L’album de 14 chansons a cette force de toucher deux publics très distincts : il intéressera ceux qui aiment la chair fraîche, le nouveau matériel, ainsi que les nostalgiques de ce monde qui trouvent que la meilleure musique était avant. Jimmy Hunt voyage entre les générations et le fait sans que ça ait l’air forcé. Un des meilleurs albums de l’année 2013. À découvrir sur le champ si ce n’est pas déjà fait!
Il vous est possible d’écouter l’album sur la page BandCamp de l’artiste.
À écouter : Nos corps, Au-dessus du monde, Don’t Let Me Go
8,8/10
Par Olivier Dénommée