Le troisième album de Metallica a été marquant pour plusieurs raisons. C’est notamment le dernier avec à la basse Cliff Burton, qui mourra tragiquement écrasé par l’autobus de tournée. L’album Master of Puppets est alors un peu comme le testament de Burton, qui a offert quelques belles co-compositions, dont la pièce-titre et Orion.
Dans la lignée de Ride the Lightning, Master of Puppets offre un thrash solide dans ses riffs avec tout de même des mélodies mémorables. On pousse même un peu plus loin le processus créatif de Metallica pour ce troisième album. Battery, qui initie l’album, en est un exemple parfait. Il démarre doucement, avec une émulation de guitare classique, mais va rapidement atteindre l’énergie thrash comme on l’aime. Un moment similaire se produit aussi au milieu de la chanson Master of Puppets. Le groupe américain semble aimer intégrer ses éléments plus doux; cela fait un clash encore plus grand avec les puissants riffs de ces chansons phares de l’album.
Déjà, on sent parfois une tendance pour le heavy métal sur des pièces comme The Thing That Should Not Be, Welcome Home (Sanitarium) ou encore Leper Messiah. Metallica diversifie déjà ses styles, et le fait bien en plus. La maturité que le band avait acquise lors de son précédent album n’a cessé de croître. Cela s’entend aussi dans la compo instrumentale Orion. Assez progressive, aux riffs plus qu’efficaces et à la mélodie presque dansante (!), on peut pleinement profiter du talent de composition du quatuor, pendant plus de 8 minutes.
Les thèmes abordés par le band aussi ont évolué. La drogue occupe un espace important, en plus de la santé mentale, des thèmes qui ne sont pas très rares dans le métal, mais qui sont bien amenés par James Hetfield, parolier et chanteur du band. Dans l’ensemble le produit est solide, et outre quelques passes de drum douteuses de Lars Ulrich, on a bien peu de choses à dire de mal sur Master of Puppets. Si vous ne connaissez pas encore très bien cet album, dépêchez-vous à vous mettre à jour!
À écouter : Battery, Master of Puppets, Orion
8,3/10
Par Olivier Dénommée