Dominiq Hamel s’est surtout fait connaître ces dernières années comme étant le gars de la formation Orange Orange, mais c’est en son nom propre qu’il offre un premier album homonyme. L’artiste multi-instrumentiste a tout composé lui-même et a même été jusqu’à tout jouer seul. Il a tout de même demandé l’aide de quelques chanteurs invités… Au menu, des sonorités pop et électro inspirées allègrement des années 1980.
Les premières secondes de Prendre une pause donnent déjà un bon aperçu de ce que ce premier opus solo nous offre : du Dominiq Hamel au sommet de sa créativité, avec une musique qui rentre au poste et ses paroles un peu salaces à l’occasion. Ce premier titre prend une tangente pop-rock, mais on voyagera beaucoup entre les divers styles qu’explore l’artiste.
Pièce phare dans son album, Rêver en 3D se lance dans une petite pop à tendance folk très chantante. La musique est intéressante à écouter – on est ici dans quelque chose d’un peu plus doux que les succès de Orange Orange – mais le travail sur les paroles est tout aussi intéressant. Plus loin dans l’album, Boomerang fait écho à ce thème, avec un peu plus de synthés.
La chanson Monica Bellucci pourrait très bien être jouée au coin du feu cet été, alors que Ma trace dans le ciel reprend un style rappelant une pop des eighties. Les rues de Hanoï, quant à elle, intègre des éléments asiatiques particulièrement réussis. Mais sa chanson Je ne t’aime pas encore est de loin la plus belle chanson de l’album. Pourtant simple et très douce, elle reste longtemps en tête (même si les paroles ne sont pas les plus touchantes qui existent).
Dom Hamel a fait quelques collaborations sur l’album, dont une avec le rappeur Maybe Watson, Jacobus (de Radio Radio), David Brown (de The New Cities), et même sa fiancée, Élizabeth Blouin-Brathwaite. Ces chansons ont la particularité d’être très influencées par les personnes qui collaborent. Par exemple, Trouve ton move pourrait musicalement ressembler à une chanson de Radio Radio. La collaboration de deux rappeurs rappelle aussi le passé du compositeur dans le band rap Gatineau. Mention au jeu de mots dans le titre Fraise et disco (dévié de «fraîche et dispose») avec Élizabeth Blouin-Brathwaite. Reste que les chansons où Dominiq Hamel semble se libérer le plus artistiquement sont celles où il chante seul.
Les nombreuses influences musicales de Dom Hamel se font entendre sur les 13 pistes de l’album. Cela amènera l’auditeur dans toutes sortes de directions, avec comme seule ligne directrice la voix de l’artiste. Les compositions sont bonnes et bien rythmées, mais les styles sont très éclectiques. Au moins, après quelques écoutes, on oublie ce détail et on se laisse emporter par le rythme. Quelques écoutes de plus et on comprend les doubles sens dans les paroles et on peut apprécier tout le travail que le compositeur a mis sur ce premier album solo.
À écouter : Monica Bellucci, Juste au cas où, Je ne t’aime pas encore
7,6/10
Par Olivier Dénommée