On ne répétera jamais assez que le style folk-rock connaît un boom depuis quelques années. Le jeune Kim Churchill, Australien qui a signé chez une maison de disques montréalaise, l’a probablement compris. Il offre une musique où sa douce voix se mélange à une guitare envoutante, le tout enrobé d’une ambiance juste un peu bluesy à l’occasion sur son album homonyme. Encore peu connu à l’époque, on réalise que son style est de plus en plus repris par des gros noms du style.
L’album de plus de 50 minutes est introduit par la guitare de Rusted Walls. Au début, la voix de Kim Churchill donne peut-être l’impression d’un (jeune) aventurier qui raconte ses péripéties. Mais au fil de la chanson, on se laisse emporter dans on énergie. Pourtant, c’est loin d’être ce que l’artiste a de mieux à offrir à son auditoire.
On passe déjà à quelque chose de plus blues (et plus agité) avec It’s This System. Ajoutez de la drive et un peu d’harmonica, et on n’a plus affaire au même artiste. Puis il se peut que The Battle of Mr Shibuya vous semble très familière. En fait, elle ressemble parfaitement au style emprunté par le groupe Mumford & Sons. S’est-il inspiré de ces musiciens? En fait, le premier album du groupe britannique est sorti en 2011, alors on pourrait très bien renverser la question. Chose certaine, Kim Churchill a utilisé un style pour cette chanson qui est devenu archi populaire deux ans plus tard. Pas mal du tout, même si aujourd’hui cela sonne comme du réchauffé!
On a droit à plus de douceur dans Turns to Stone, avec l’ajout du piano. On retrouve la voix qui semble nous raconter une épopée, et on se laisse envahir par le build-up subtil de l’instrumentation (un petit quelque chose de plus à chaque 8 mesures, c’est simple mais ça marche très bien ici).
Et l’album continue ainsi sur cette belle lancée (avec des chansons comme Loving Home, ou Running On et ses sifflements), afin de se rendre jusqu’au morceau final, Spending My Soul, qui dégage une douce intensité. Cela termine l’album en beauté.
Évidemment, Kim Churchill ne nous apprend rien de particulièrement nouveau, mais il a clairement bien fait ses classes et a probablement contribué à la vague de musique à tendance folk qui a pris d’assaut les oreilles de bien des gens ces dernières années. L’album Kim Churchill est le premier sur un label d’une certaine importance, mais c’est déjà une très belle introduction à l’étendue de son talent. Il met déjà la barre à un niveau intéressant et son défi, dans les albums suivants, est donc de préciser son style et se l’approprier, pour justement se démarquer des autres artistes du même style qui ont un son très (trop) similaire.
À écouter : Turns to Stone, Loving Home, Spending My Soul
7,2/10
Par Olivier Dénommée
(Modifié le 7 avril 2014)