Sans avoir gagné l’édition 2009 de Star Académie, le chanteur William Deslauriers a acquis une certaine notoriété, ce qui l’a amené à produire un premier album. Épaulé de solides musiciens, il propose un album de compositions originales sur Un pied à terre. L’album a eu droit un succès certain, probablement grâce à ses sonorités plutôt estivales.
Recommencer tout à zéro est demeuré au sommet du palmarès francophone pendant une vingtaine de semaines lorsqu’il est sorti. Son style proche du reggae et son refrain d’une simplicité terriblement efficace expliquent en grande partie ce succès. Et ça débute plutôt bien ce premier album.
Repas trois entrées explore un style plus bluesy. On a même droit à de l’harmonica pour ajouter à l’ambiance. Mais la chanson restera dans l’ombre des morceaux qui l’entourent. Recommencer tout à zéro avant et Je lève mon verre après, autre single populaire lorsqu’il est sorti. Ambiance folk plutôt énergique, refrain qui reste en tête et sujet plus sensibilisant, pas surprenant que la chanson ait eu droit à cette visibilité en 2010.
Par la suite, William Deslauriers et ses musiciens jouent entre les énergies blues, folk, pop, rock, reggae (encore plus assumé que sur Recommencer tout à zéro)… Une véritable salade de styles, mais avec toujours ce fil conducteur de la saveur estivale. Ce n’est pas une coïncidence que l’album soit sorti en mi-mai.
Mention à Marie, pour sa douceur et son sens de la mélodie qui sort du lot. L’ajout des back vocals est aussi très bien sur ce titre. Plus sombre, Une p’tite toune acoustique se laisse parfaitement écouter vers la fin de l’opus. Aussi, rappelons la première chanson qui a mis William Deslauriers sur la mappe : Moisi, moé’ssi, interprétation qu’il a faite en sortant de l’Académie. Il l’a d’ailleurs ajouté comme pièce bonus pour les nostalgiques.
Musicalement, l’album Un pied à terre se laisse écouter sans trop de mal. L’énergie est bonne, la groove efficace la plupart du temps. William Deslauriers a vraiment su s’entourer de musiciens solides. Là où c’est une question de préférence, c’est du côté de la voix. Certains verront une voix «proche», qui ne fait pas de flafla dans la mélodie pour aller vers un registre plus proche du parlé, mettant ainsi l’accent sur les textes. D’autres retiendront un talent limité pour faire des mélodies plus accrocheuses. Pour ce qui est des paroles, le langage est plutôt familier, créant un autre débat. Sur certaines pistes, cela nous fait sentir plus concernés, le reste du temps c’est moins intéressant. Mais si vous mettez l’album en background sur une terrasse cet été, cela ne devrait pas poser problème.
À écouter : Recommencer tout à zéro, Je lève mon verre, Marie
7,2/10
Par Olivier Dénommée