Les noms Anita Pari et Maxime Goulet seront définitivement à suivre de près pendant les prochaines années.
Par Olivier Dénommée
Critique de salon avait reçu une invitation à assister à un petit concert de musique classique à la Salle Bourgie (du MBAM). L’Orchestre de chambre McGill (OCM) présentait l’événement, dirigé par Boris Brott, et on nous promettait un hommage à Alexander Brott, fondateur de l’OCM, chef d’orchestre et compositeur respecté. Mais en fait, les moments les plus mémorables ce cette belle soirée ont été les performances à couper le souffle de la jeune Anita Pari, et la composition délectable (pour vrai) de Maxime Goulet, compositeur en résidence à l’OCM.
Le début du concert était très solide, avec des pièces de Beethoven et de Mozart, mais c’était encore très «conventionnel». C’est seulement à la dernière pièce avant l’entracte que les surprises ont vraiment commencé. On a entendu Arabesque, œuvre phare d’Alexander Brott. Mieux encore, c’est Anita Pari qui a joué du violoncelle en avant de la salle ébahie. La jeune femme (16 ans à peine) jouait avec une telle aisance, et surtout sans partition devant elle! Je ne connaissais pas, personnellement, Arabesque, mais c’était juste parfait à écouter.

À l’entracte, une bonne partie de la salle est allé acheter des chocolats; c’était pour vivre pleinement l’expérience offerte par ce qui allait suivre. En effet, Maxime Goulet a composé Chocolats symphoniques, s’inspirant de diverses saveurs de chocolat. Il s’est allié de la chocolatière Geneviève Grandbois pour produire les chocolats exacts pour la brève symphonie qu’il a écrite. Se prêtant au jeu (et ayant un peu faim), nous avons aussi tenté l’expérience gustative des Chocolats symphoniques. Et force est d’admettre qu’il y a longtemps que la musique ne m’a pas fait saliver comme ça! Quatre mouvements, quatre saveurs : caramel, noir, menthe et café. Le chef d’orchestre, M. Brott, a souligné à quel point ce que Maxime Goulet a fait était une première. C’est vrai qu’on n’a que trop rarement une musique composée spécifiquement pour manger quelque chose, et vice-versa. Souhaitons que ce compositeur dans la trentaine continue à écrire des œuvres audacieuses comme celle-ci!
Après la dégustation, le concert se poursuivait, avec un concerto pour piano de Mozart, joué avec brio par l’OCM et Anita Pari. Encore une fois, elle a offert une performance sans tache, toujours sans avoir de partition devant elle. Elle a largement mérité la vague d’applaudissements qui suivi à la fin de ce concerto. En rappel, elle nous a offert une de ses propres compositions, en solo au piano. C’était virtuose est vraiment impressionnant à voir et à entendre. Une jeune virtuose à surveiller à coup sûr.
Je le répète, de grâce surveillez les noms de Maxime Goulet de Anita Pari dans le registre de la musique classique. Vous ne serez pas déçus.