Le second opus du Québécois Philémon Cimon, L’été, parle pour lui-même. Il offre un album généralement léger avec une fraîcheur qui se veut parfait à écouter pendant la saison estivale. Outre la formation musicale classique, on y ajoute des brass et des cordes afin de colorer le tableau. Compte rendu de l’album qui nous amène dans de nombreuses directions.
Soleil blanc introduit l’album en douceur, de façon lente, mais tout les éléments finissent par y être, jusqu’à un solide solo de sax. La table est mise pour la suite, notamment avec Au cinéma, avec une touche légèrement planante qui met en valeur les chœurs qui en viennent presque à ressembler à du Coldplay.
Philémon Cimon nous amène aussi dans un registre rétro dans Julie July. Une belle chanson avec une belle instrumentation, simple mais efficace. Vocalement, il vient nous chercher aussi et on croit entendre une chanson d’amour. Seule la fin laissera perplexe, puisque la fameuse Julie July est «morte», sans plus d’explication à part un dernier refrain poétique.
On s’adoucit encore avec Des jours et puis des jours, avec un passage très émouvant au premier tiers de trompette et de violon. Le refrain aussi est touchant. Un air de nostalgie qui mène ensuite à Chose étrange. Si on ne porte pas attention, on peut avoir l’impression que c’est la même chanson puisque c’est le même registre musical. Mais le sujet est légèrement différent, comme si son histoire dans Des jours et puis des jours finissait mal. Aussi, au milieu de sa poésie, la ligne «J’ai vu une chose étrange au fond de ton cul» peut laisser légèrement perplexe. En fait, à part cela, la chanson est très efficace et la finale instrumentale est parfaite, une explosion contrôlée après une longue chanson de déprime. La douceur reste sur la piste Chanson pour un ami, mais avec un build-up de plus en plus intéressant, avec un passage de trompette digne de The Cat Empire.
Moi j’ai confiance mélange aussi quelques énergies, commençant par quelque chose d’encore très smooth, mais la seconde moitié est plus chargée en énergie. Encore une fois, la trompette et les violons font un travail impeccable.
Mais Philémon Cimon revient encore dans la douceur avec Je veux de la lumière, Quel été, La mort des amoureux (qui rappelle vaguement le style de Patrick Watson par moment) et Où je me perds. Au moins, il termine sur un une montée qui finit par devenir quelque chose de plus groovy et ensoleillé avec Par la fenêtre. Une bonne finale après plusieurs chansons dans un registre très doux.
Le début de l’album L’été nous laisse croire qu’on a droit à un album très varié, mais les pièces douces prennent beaucoup de place, peut-être même trop? Ses chansons sont bien écrites, avec une bonne instrumentation, mais les pièces plus énergiques se font beaucoup plus rares, surtout dans la seconde portion de l’album. Les chansons mémorables se feront ainsi entendre surtout dans les premières minutes de l’opus, mais l’ensemble se laisse très bien écouter.
Écoutez l’album complet sur la page BandCamp de l’artiste.
À écouter : Julie July, Des jours et des jours, Moi j’ai confiance
7,7/10
Par Olivier Dénommée