Recipe for Hate – Bad Religion

bad-religion-recipe-for-hateSorti le 4 juin 1993

Recipe for Hate est le septième album studio de Bad Religion, et surtout son premier à connaître un succès sur le chart américain avec des chansons plus rock que punk qui ont abondamment passé à la radio à l’époque.

C’est la pièce-titre, Recipe for Hate, qui introduit l’album avec vigueur, nous donnant une «recette» bien spéciale. La ligne vocale de Greg Graffin est assez typique du style punk mais la rythmique musique est somme toute entraînante. Par contre, Kerosene qui suit semble elle-même reprendre un peu la même ligne à quelques détails près.

La première chanson à se démarquer est American Jesus, premier single de l’album. Plus mid-tempo que les précédentes chansons, elle emprunte une direction plus rock et plus mélodique, surtout vocalement. Les chœurs sont nombreux dans cette chanson est ils passent très bien. Plus commerciale que les autres, il faut quand même reconnaître qu’elle se laisse parfaitement écouter du début à la fin. Même chose pour Portrait of Authority.

La grosse surprise de l’album : Man With a Mission, qui tombe dans les lourdes influences country. Même si cette expérimentation clashe beaucoup avec le reste de l’album, ça ne sonne pas mal du tout pour autant. Dans une moindre mesure, All Good Soldiers, Lookin’ In et Don’t Pray On Me offrent aussi un son qui sort du moule punk-rock.

L’intro de Watch It Die met en vedette de la percussion style marching band, mais cette ambiance ne dure pas puisqu’on revient immédiatement après à une énergie punk plus classique. Cela se poursuit sur Stuck a Nerve, second single de l’opus, au solo de guitare bref mais bien réalisé.

La fin de l’album arrive avec Modern Day Catastrophist, de retour avec une chanson punk-rock rapide, mais tout de même très solidement jouée, et Skyscraper, qui mélange musique rapide et ligne vocale plus émotive (et lente). Ainsi on boucle la boucle avec le début. Seulement, après Skyscraper, on a droit à Stealth, une chanson cachée qui est plus un brouhaha d’une quarantaine de secondes avec du bruit et des voix. C’est un peu de trop mais on ne peut pas faire que des bons coups.

L’album, malgré son âge, n’a pas si mal vieilli, offrant encore une bonne dose de nostalgie aux amateurs de punk-rock des années 1980-début 1990. Les 13 (ou 14) chansons de l’album passent aussi assez rapidement, tenant compte qu’aucun titre ne dépasse 3 minutes 45 en durée. Et l’album est plutôt accessible même pour les non amateurs de punk. À part quelques répétitions et le son qui peut parfois sonner «lointain», l’album est impeccable et, à la limite, rafraîchissant par rapport à ce qu’on entend aujourd’hui, deux décennies plus tard.

Aussi, mention honorable au concept de la pochette, offrant un collage entre des photos de sudistes américains des années 1930 et des têtes de chiens dressés par les Nazis. Simple, mais terriblement efficace comme pochette qui représente bien «la recette de la haine».

À écouter : American Jesus, Portrait of Authority, Skyscraper

8,3/10

Par Olivier Dénommée

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