Basé à Toronto, le band indie-rock Friday Morning’s Regret a change son identité en 2007 en prenant le nom The Wooden Sky et en sortant son premier album, intitulé When Lost at Sea. Celui-ci prend un son à tendance très folk/country. C’est doux musicalement mais tout de même très chargé en émotions.
Tout au long de cet album, on nage (le mot semble approprié vu la pochette) entre le folk et l’indie, touchant à l’occasion à quelque chose de plus rock ou plus country à d’autres moments.
C’est avec un petit folk acoustique que débute This Bird Has Flown, mais un beau build-up se fait entendre tout au long des 3 minutes de la chanson, devenant de plus en plus chargée à partir de la moitié. Cette énergie folk se poursuit avec The Wooden Sky, apportant une bonne dose de mélancolie.
C’est un côté plus indie-rock et énergique qu’on entend sur North Dakota, mais ce n’est que pour mieux revenir au folk, sur Darker Streets Than Mine. La voix et l’instrumentation minimaliste pendant la première moitié de la chanson rappelle vaguement Hero of War de Rise Against avant que le reste du band s’ajoute aussi. Dans Angst for the Memories, la ligne d’harmonica ressemble beaucoup à celui de Shields de Kim Churchill. Par contre, si on regarde les dates, l’album de The Wooden Sky est paru avant ces deux chansons donc si plagiat il y avait, le band torontois ne sera pas à blâmer.
Avec Requiem for Mary, on a droit de s’attendre à quelque chose d’archi-triste. Au contraire, on nous amène vers quelque chose de plus entraînant, voire presque joyeux. Les chansons Rant in Blue et Virginia nous transportent plutôt du côté country. Virginia, tout en étant la chanson la plus brève de l’opus, arrive à présenter plusieurs bonnes idées et même une belle ligne de trompette à un certain moment. Poor Caroline aussi présente à peu près les mêmes qualité que Virginia.
On garde The Lonesome Death of Helen Betty Osborne pour la fin. La douce chanson guitare-voix avec un peu d’harmonica et fait honneur à la mémoire de cette jeune femme crie qui a été assassinée en 1971 au Manitoba. Une finale empreinte d’émotions.
Le band de Toronto offre ici un bon premier album, touchant un peu à tout, tout en gardant une certaine cohérence à travers l’album. Tout est bien enregistré, mais le mix est peut-être normalisé un peu trop bas pour que ça ne dérange pas au moins un peu. C’est ici le seul vrai défaut de cet album, qui plaira à la plupart des amateurs d’indie-folk.
L’album ainsi que d’autres œuvres du band sont disponible sur la page Bandcamp de The Wooden Sky.
À écouter : The Wooden Sky, Requiem for Mary, The Lonesome Death of Helen Betty Osborne
7,2/10
Par Olivier Dénommée