Divenire – Ludovico Einaudi

Einaudi divenireSorti le 7 novembre 2006

Pour son album Divenire, le compositeur italien Ludovico Einaudi va plus loin que ses opus Eden Roc et Una Mattina (où il avait ajouté quelques cordes à sa musique), afin de faire une collaboration avec un orchestre à cordes. Cela fait que c’est son album le plus «plein» sur le plan sonore, avec quelques-unes de ses compositions les plus marquantes de sa carrière. Il reste quand même plusieurs pièces où Einaudi est seul avec son piano.

La piste Uno lance l’album sur une ambiance pleine de mystère. Une pièce lente où la mélodie se précise seulement vers le milieu, ce qui n’est pas dans l’habitude d’Einaudi, qui est plutôt reconnu pour ses mélodies claires et fortes. Vient ensuite sa pièce-titre, Divenire, qui est comme à l’accoutumée une des plus belles compos de l’opus. La construction est énergique et entrainante, avec une montée enlevante, pour ensuite redescendre. L’expérience, un peu en montagnes russes (mais en plus agréable), se répète à plusieurs reprises et on en redemanderait.

On s’adoucit sur Monday, pièce mélancolique au piano solo mais très loin d’être aussi moche que certains lundis matins dans la vraie vie. Andare, qui suit, offre une mélodie simple mais accrocheuse par moments, jouée simultanément par le piano et les cordes. À travers les 7 minutes de la pièce, on a au moins droit à quelques belles envolées, voire à une belle petite section jouée en pizzicato (cordes pincées). Le tout est entrecoupé de parties qui se laissent écouter mais qui ne nous impressionne malheureusement pas autant.

De retour au piano solo, Rose semble composé dans le même esprit qu’il avait fait son premier album solo, Le Onde, 10 ans auparavant. Mais dans un album plein d’instrumentations plus touffues, Rose manque un petit quelque chose. Notez que juste après, on entend la fameuse pièce Primavera, qui est encore reconnue comme une de ses compos les plus marquantes en carrière. Quelques frissons garantis. Après les frissons, on retourne dans la douceur avec Oltremare, une autre pièce au piano, mais qui dure 11 minutes! Une belle démonstration qu’il peut jouer différentes mélodies, mais ce n’est pas assez pour véritablement impressionner durant toute la pièce.

Autre piste marquante de l’opus : L’origine nascosta. Elle sort du lot pour un passage très précis, juste un peu avant le milieu de la pièce, avec un crescendo particulièrement intense sur plusieurs secondes, avant de redescendre aussitôt. Il se peut que vous ayez à jouer avec le son pour le bénéfice de vos oreilles. Vient ensuite Fly, qu’on entendra plus tard dans la bande sonore du film français Intouchables. Une des très belles compos au piano de l’Italien qu’on retrouve sur l’album, avec un segment qui devient plus tendu à la fin. Dans un registre plus doux encore, Ascolta et son ambiance plus planante se savourent les yeux fermés. Il reprend son piano solo sur Ritornare pendant près de 9 minutes, mais termine l’album sur une pièce où les cordes ont la vedette : Svanire. Une pièce de style choral hautement émotif pour finir l’album avec peut-être une petite larme à l’œil.

Dans son album Divenire, Einaudi a semblé plutôt inégal sur plusieurs plans. Ses longueurs sont d’une extrême variance (passant à 3 minutes à plus de 11 minutes); ses compositions comportent certaines de ses plus belles mélodies jamais composées et d’autres qui nous touchent moins… parfois dans une même pièce! Le compositeur et pianiste a déjà travaillé avec des cordes par le passé, mais celles-ci semblent destinées à prendre de plus en plus de place dans ses œuvres. Il a fait un pas en ce sens dans l’album, mais le résultat n’est pas optimal sur chaque piste et il y a encore beaucoup de pièces au piano seulement. Il offre tout de même un travail très respectable sur Divenire, impossible de dire le contraire.

À écouter : Divenire, Primavera, Fly

7,9/10

Par Olivier Dénommée

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