Le nom d’Oli Laroche est surtout associé à d’autres artistes qu’il a accompagnés, dont Alex Nevsky, Bernhari et Gaële ainsi qu’au défunt band Le Roi Poisson. Cette fois, on a droit à sa musique, en solo. Son EP, Pop-Louche, donne un aperçu de son talent comme instrumentiste et compositeur, en explorant un univers indie-pop qui lui est propre.
Le mini-album dure 18 minutes, partagées entre 5 chansons. L’artiste ose offrir des sonorités expérimentales dès les premières secondes de Enveloppés ensemble. Mais il y a plus de peur que de mal, puisque l’on revient peu après à quelque chose de moins déroutant pour l’oreille. C’est très indie et aussi un peu psychédélique avec une voix aérienne. Cette première chanson a cette tendance de changer d’ambiance très fréquemment; on ne veut pas vous mettre à l’aise tout de suite, alors on alterne entre des portions faciles d’écoute et d’autres, très chargées musicalement et avec beaucoup de sons d’une autre dimension. Rappelons que le titre de l’album est Pop-Louche!
Si la première piste en fait sourciller plus d’un, Chance en or revient vraiment dans un registre indie-pop confortable, voire accrocheur. C’est une petite ambiance légère qui se laisse très bien écouter. Cela fait contraste avec Rupture qui suit, plus lent et, sans être plus chargé musicalement, contient une certaine lourdeur. Sauf dans les refrains, où l’énergie rock explose.
Vient ensuite une ballade indie, Y’a pu grand-chose ici. Avec les nombreux changements d’ambiance entendus depuis le début du EP, on peut s’attendre à encore quelques surprises… en fait, oui et non. Oui, car on a droit à plusieurs build-ups et une accumulation dans l’instrumentation à travers la chanson de 3 minutes, avec son apogée à la toute fin où on a peine à distinguer tout ce qui joue. Non, parce que la chanson reste malgré tout «ballade» du début à la fin. Pas de passage particulièrement space, pas de virée reggae soudaine.
On arrive déjà la fin avec J’grimperais une montagne. Celle-ci peut probablement sembler un peu plus familière, avec des alternances entre les passages chargés et les bouts épurés. C’est efficace, accrocheur et ça conclut très bien le EP. Surtout la finale à la guitare acoustique… simple mais ça marche à tout coup.
Finalement, ceux qui se sont fait promettre un album plus expérimental seront peut-être un peu déçu, car outre la première chanson, Oli Laroche ne nous dérangera pas particulièrement les oreilles, puisque beaucoup d’éléments sont communs dans le registre indie. Comme ce sont ses premières compositions présentées sur album, on peut aussi s’intéresser à ses textes. Une certaine poésie, très imagée, confirme que l’auteur-compositeur-interprète est capable de toucher à tout et de bien le faire, même s’il parle de sujets aussi communs et classique en chanson que l’amour. Cela reste un premier effort solo très intéressant qui pourrait même être apprivoisé par un publié non initié après quelques bonnes écoutes.
Le EP Pop-Louche se retrouve entre autres sur la page Bandcamp d’Oli Laroche.
À écouter : Rupture, J’grimperais une montagne
7,3/10
Par Olivier Dénommée