Le troisième Concours international d’orgue du Canada (CIOC) a été lancé hier soir à Montréal avec une prestation de Martha Wainwright accompagnée des organistes Jean-Willy Kunz et Christian Lane, tous deux lauréats de 2011. Jusqu’au 19 octobre, les 15 candidats retenus tenteront d’impressionner le jury avec leur virtuosité dans différentes églises de Montréal afin de repartir avec le titre de grand lauréat.
Cette année, 42 candidats ont passé une audition afin de participer à ce concours trisannuel. Seize noms ont été retenus, mais un participant a dû annuler sa venue à Montréal. Les meilleurs organistes se partageront un total de 70 000$ en prix, dont 30 000$ pour le grand gagnant et la possibilité de faire un enregistrement avec la maison de disque Atma. Huit pays sont représentés cette année : les États-Unis, la Russie, la Corée du Sud, la Hongrie, le Royaume-Uni, la République slovaque, l’Allemagne et le Canada, avec le Montréalais Jonathan Vromet.
Même si le ministre responsable de la région de Montréal, Robert Poëti, a annoncé hier matin des subventions de 60 000$ à l’édition 2014 du CIOC, le directeur général du Concours, Thomas Leslie a estimé, en conférence, que «90% des fonds du CIOC viennent du privé», citant les principaux commanditaires de cet événement fondé en 2008.
Capitale nord-américaine
Thomas Leslie est fier de tenir un événement d’une telle envergure à Montréal : «Je ne suis pas le seul à le dire; Montréal est vue par plusieurs spécialistes comme la capitale de l’orgue en Amérique du Nord. Certains des meilleurs facteurs d’orgue étaient basés à Montréal et certains sont encore actifs aujourd’hui.» Christian Lane, qui est retourné à Boston il y a trois ans avec le grand prix, abonde en ce sens. «J’ai eu l’occasion de jouer de plusieurs orgues dans le monde, et j’aime toujours revenir à Montréal. Là où je vis, il est impensable d’avoir des milliers de spectateurs pour m’entendre jouer», a-t-il commenté en souriant, avant le concert d’ouverture.
L’organiste de carrière Jacques Boucher ajoute que les épreuves du concours impliquent que les finalistes jouent au moins une œuvre d’un compositeur canadien. «C’est une façon pour nous de faire découvrir nos grands compositeurs à l’orgue, comme Daveluy et Hétu, ailleurs dans le monde.»
Orgue et couleurs disparaît
Le CIOC n’était pas seul à promouvoir l’orgue : le festival Orgue et couleurs dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve a aussi fait rayonner cet instrument pendant 15 ans, jusqu’en 2013. M. Leslie, sans connaître les raisons exactes de la fin du festival, estime que ce genre d’événement est toujours précaire et que la fermeture de l’église Très-Saint-Nom-de-Jésus peut être une des causes de la fin d’Orgue et couleurs. «Comme l’église rouvrira en décembre, peut-être que le festival pourra revenir dans le futur?» Orgue et couleurs avait lieu en septembre chaque année.