Ayrad – Ayrad

Ayrad coverSorti le 28 octobre 2014

L’histoire et le background de Ayrad sont aussi riches que complexes. Si on essayait de résumer de façon très sommaire, on pourrait parler d’un band montréalais avec des membres aux origines diverses et puisant dans une variété d’influences. Avec au cœur du sextuor une musique maghrébine, on touche un peu à la rumba, à la musique juive, au flamenco… Le tout avec le côté occidental du blues-rock.

Le band existe depuis plusieurs années et a même remporté le Prix de la diversité 2012-2013, sans avoir un véritable album sous la main. Maintenant que l’album homonyme d’Ayrad est paru, on comprend bien pourquoi la formation a gagné ce prix!

Les premières secondes de Moroccan Gospel nous entraînent vers une solide énergie bluesy, avant d’ajouter l’enrobage «world» qui fait la renommée du band. Les rythmes percussifs dansants y sont pour beaucoup, mais aussi la langue, exotique à tout le moins. Mention aussi au violon d’Anit Ghosh, très présent pas jamais trop, et à son superbe solo. Plus smooth dans l’énergie, Safi offre des rythmes plus syncopés et même si on ne comprend rien des paroles, le refrain donne envie de chanter.

Bladi qui suit est la plus longue chanson de l’album. Si longue qu’elle apparaît en deux pistes, Intro Bladi et Bladi. La première met en vedette la guitare et d’impressionnants chants arabes. Puis la «vraie» chanson arrive, avec le band complet qui transforme ce chant en une belle symbiose musicale où on on se sent transporté jusqu’au Maghreb. Au total, cette chanson donne 6 minutes 15 (alors que les autres se maintiennent presque toutes autour de 3 minutes), mais les diverses énergies qu’elle renferme nous donnent l’impression que tout se passe bien plus vite.

Les premières secondes de Sidi hbibi nous met la percussion de Kattam Laraki-Côté dans la face et nous fait réaliser son importance pour contribuer, avec le batteur Bertil Shulrabe et le bassiste Gabriel Brochu-Lajoie à l’ambiance générale de l’album. Vient ensuite Fauché, la première des deux chansons de l’album en français. Si chanter en français est un peu moins exotique à l’oreille que de l’arabe, il faut reconnaître que la chanson n’en demeure pas moins rythmée à souhait et assez accrocheuse dans son refrain. L’autre chanson principalement francophone de l’opus est Yemma.

Notons la dernière chanson de l’album, N’habbek, qui occupe un grande espace de façon purement instrumentale, laissant la place à un tandem violon et hautbois (joué par Annick Beauvais). Puis, après 2 minutes 30, on entend la voix de Hamza Abouabdelmajid, même s’il se fait plus discret, voire plus ambiant, que sur les autres titres.

Malgré les influences différentes, Ayrad arrive à conserver une certaine cohésion à travers ses 9 chansons. C’est entraînant et bien réalisé, mais il manque seulement l’intensité qu’on ne peut malheureusement retrouver qu’en live. C’est malgré tout un premier album dont le groupe peut être fier, qui va lui permettre de se faire connaître encore plus d’un public curieux de musique du monde.

L’album est disponible pour écoute sur la page Bandcamp du groupe.

À écouter : Moroccan Gospel, Bladi, Fauché

7,9/10

Par Olivier Dénommée

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