Avant de commencer ce petit top 5, j’aimerais m’excuser pour l’absence de musique locale dans cette liste. J’ai foi en nos scènes montréalaise, québécoise et canadienne mais ce sont définitivement les sorties internationales qui ont fait mon année!
5 : Lost Forever // Lost Together – Architects (Royaume-Uni)
J’ai ici numéroté cet album en tant que cinquième, non pas à cause de sa qualité musicale par rapport aux autres albums de cette liste, mais bien à cause de mon retard de plusieurs mois à me mettre à son écoute de façon active. Lost Forever // Lost Together est un album chargé et apocalyptique qui marque le point culminant de la carrière des vétérans de la formation britannique Architects. Quoique moins politique que son prédécesseur Daybreaker, le dernier opus d’Architects se fait insistant sur plusieurs sujets d’actualité tels que le radicalisme pour la protection de la vie marine (The Devil Is Near), le désastre nucléaire de Fukushima (Colony Collapse) et le fondamentalisme religieux (Broken Cross), tout en gardant une touche plus personnelle sur d’autres pistes (par exemple, la bataille contre le cancer de la peau du guitariste Tom Searle sur la chanson C.A.N.C.E.R). Des riffs rythmés, parfois mélodieux, parfois dissonants, et des ambiances énormes composent cette œuvre solide de la part d’un band qui a su montrer sa pertinence et sa versatilité au cours des années.
Coups de cœur : Broken Cross, Naysayer, The Distant Blue
***
4 : Liminal – The Acid (États-Unis/Royaume-Uni/Australie)
2014 a été pour moi, bien malheureusement, une année caractérisée par un manque d’exploration hors de mes zones de confort musicales (je sais maintenant quelle sera ma résolution pour 2015…), mais l’une des rares occasions où je fus récompensé pour en être sorti fut mon écoute de Liminal par The Acid. Sans qualifier leur musique comme «expérimentale», je peux sans nul doute affirmer que le style minimaliste et fusionnel présenté dans ce premier album est un souffle de fraîcheur qui est le bienvenu du côté plus pop de la musique électronique. Les harmonies vocales, les rythmes de musique dance et la composition instrumentale évolutive sont complimentés par une excellente production balancée et feutrée. Facile de se perdre dans les abymes de cet album prometteur.
Coups de cœur : Tumbling Lights, Veda, Red
***
3 : The Joy of Motion – Animals As Leaders (États-Unis)
Cet album instrumental retentissant fait figure de nouveau monument s’érigeant sur le parcours musical du bébé du guitariste Tobin Abasi. Laissant un peu de côté les influences plus jazz de Weightless, le très attendu nouvel album replonge dans les racines de métal progressif d’Animals As Leaders, tout en étendant les horizons du band à l’aide de riffs inventifs, une composition brillante et une subtile touche électronique. Virtuosité, polyrythmie et une précision chirurgicale sont au rendez-vous et sauront charmer l’oreille des amateurs de musique progressive. Mentionnons également l’énorme travail de production derrière The Joy of Motion, impliquant des membres des formations bien établies Periphery et Volumes. C’est aussi le premier album d’Animals As Leaders nous permettant d’apprécier le talent de la dernière addition au band, le batteur Matt Garstka.
Coups de cœur : Physical Education, The Woven Web, Tooth and Claw
***
2 : ††† (Crosses) – ††† (Crosses) (États-Unis)
L’œuvre de seize pistes de la formation Crosses, regroupant Chino Moreno de Deftones, Shaun Lopez de Far et Chuck Doom, compile la totalité des chansons des deux précédents EPs du band ainsi que cinq chansons inédites. Une atmosphère sinistre enveloppe avec brio les compositions de rock électronique, incluant des éléments de dream pop ainsi qu’une multitude d’autres influences. Les mélodies vocales caractéristiques de Moreno s’y retrouvent soutenues par une rythmique entraînante, presque dansante, et une superposition de couches d’ambiances éthérées, dont le résultat est un produit final groovy et rêveur.
Coups de cœur : This Is a Trick, Bitches Brew, The Epilogue
***
1 : Rooms of the House – La Dispute (États-Unis)
À son habitude, La Dispute nous a livré un chef-d’œuvre cru, axé sur une narration à la sensation cinématique vibrante d’authenticité. Je ne m’aventurerai pas ici dans l’explication de l’histoire racontée au long de cet album et me conterai de dire qu’elle concerne les souvenirs d’un homme qui, après une séparation, explore pour une dernière fois les pièces de sa maison avant de la quitter. À vous de vous lancer à la découverte de cette petite merveille si vous voulez en connaître le fin mot. Musicalement, le band semble avoir rompu pour de bon tout lien avec les subtiles influences metalcore vaguement présentes dans son ancien matériel, pour s’orienter plus vers des progressions d’accords colorées teintées de blues. On assiste donc, un peu dans la lignée de du précédent album Wildlife, plus à un jam organique qui alterne entre les doux interludes nostalgiques et les explosions d’émotions crues. Il s’agit, curieusement, d’un album qui sait m’accompagner autant dans mes moments plus gris que ceux les plus radieux.
Coups de cœur : Woman (in mirror), HUDSONVILLE MI 1956, Stay Happy There, THE CHILD WE LOST 1963