Interprété par Reinbert de Leeuw (Collection Virtuoso)
Sorti le 24 juillet 2012
Erik Satie (1866-1925), compositeur français minimaliste, est surtout connu pour certaines de ses mélodies épurées au piano. Il a inspiré quelques collègues de son époque, mais son style a aussi influencé des artistes plus récents dans un registre similaire, qui nous rappelle les sons des Ludovico Einaudi et Yann Tiersen de ce monde.
Cette compilation regroupe certaines des pièces au piano solo les plus mémorables de Satie, initialement enregistrées par Reinbert de Leeuw en 1980.
Petite ouverture à danser nous initie déjà au style vaguement atonal, mais malgré tout mélodieux, de Satie. Puis on arrive déjà au cœur du sujet avec ses trois Gymnopédies. La première, Lent et douloureux, sera celle qui sortira le plus du lot. Les deux autres, Lent et triste, puis Lent et grave, se ressemblent finalement un peu trop.
On change complètement de registre avec les Sonneries de la Rose + Croix. Satie a fait des œuvres beaucoup plus solennelles et puissantes. La plus puissante est la première présentée sur l’opus, Air de l’Ordre. Plus doux, Air du Grand Prieur est aussi intéressante à écouter pour sa progression d’accords.
On passe ensuite aux Pièces froides, au nombre de six. La première, Airs à faire fuir 1 – D’une manière très particulière, et la troisième, Airs à faire fuir – S’inviter, contiennent des bouts de mélodie qui rappelle beaucoup une bande sonore qui sera composée plus d’une centaine d’année après : celle de Final Fantasy X. Plus douce, Airs à faire fuir 2 – Modestement mérite aussi une bonne écoute pour sa douceur à moitié assumée. Toujours dans les Pièces froides, les Danses de travers se reconnaissent par les notes de la main gauche toujours en croches. Bien que les trois se ressemblent beaucoup, Danses de travers 2 sort un peu plus du lot.
Puis vient la portion finale de l’album : les Gnossiennes, autre œuvre majeure d’Erik Satie. Sa plus connue est certainement sa Gnossienne 1, célèbre pour sa mélancolie. Elle a aussi quelque chose qui transcende les époque et semble toujours actuelle aujourd’hui.
Pour ce qui est de la qualité d’enregistrement, il ne faut pas se cacher qu’elle n’est pas optimale. Il y a un petit bruit de fond constant, qui s’oublie assez aisément, mais qui dérangera ceux avec un bon système de son. L’interprétation n’en est pas moins intéressante, quoiqu’elle peut sembler lente par moments. Somme toute, cette compilation offre une bonne part des meilleures compositions de Satie; et c’est une bonne façon de s’initier à lui si ce n’est pas déjà fait.
À écouter : Gymnopédie 1, Air de l’Ordre, Gnossienne 1
7,6/10
Par Olivier Dénommée