Aussi poète et écrivain, le Montréalais Daniel Leblanc-Poirier s’adonne à la musique folk et country. Il a lancé un premier album dans un registre «anti-folk» intitulé Caramel, où il offre une musique douce avec une voix feutrée, qui contraste avec des paroles parfois étranges. Un mélange qui donne envie de sourire.
La production sur l’album Caramel est minimale à souhait : Daniel Leblanc-Poirier a sa voix et sa voix, avec quelques ajouts discrets. Cela donne un folk léger, et finalement pas trop sérieux. Ajoutez à cela une petite poésie qui s’écoute comme si de rien n’était.
Stay by me, première chanson de l’opus, est un bon exemple du style de l’artiste. Léger, juste un peu quétaine avec du carillon en arrière-plan. Cela commence en force. Après, on reste bien sûr dans un registre assez similaire, un folk guitare-voix somme toute sympathique. On notera les paroles étranges de 3:33, qui s’écoutent toutes seules si on n’y porte pas vraiment attention.
La pièce-titre, Caramel, est probablement la plus ironique de toutes. Autant douce musicalement et vocalement qu’elle est intense dans les paroles. C’est là que l’expression «anti-folk» prend tout son sens. Juste après, Wellington Street rappellera vaguement le style d’un Jean Leloup acoustique. Dans le contexte, la petite voix aigüe en arrière ajoute à la magie de la chanson.
Plus country, Cassandre devrait aussi vous arracher un petit sourire avec sa ligne vocale très caractéristique du genre. Et l’opus se termine sur le terriblement efficace (et quétaine) Les oxalydres dressées. C’est surtout le refrain qui vous hantera malgré vous. Simple, mais accrocheur. Une bonne finale pour le premier album de Daniel Leblanc-Poirier.
Une écoute, et on a l’impression d’entendre un folk un peu «botché». Cela manque évidemment de peaufinage, surtout dans les fins de chansons, souvent sèches. En écoutant quelques fois, on saisit mieux justement cette critique du folk que l’artiste fait. C’est subtil, mais ça marche assez bien finalement. Et le fait qu’il chante dans un anglais de francophone ajoute à cette dimension. Outre quelques détails dont on aurait vraiment pu se passer, les faiblesses de l’album deviennent rapidement ses forces. Après, il faut aimer le style.
L’album Caramel est disponible sur la page Bandcamp de l’artiste.
À écouter : Stay by me, Caramel, Les oxalydres dressées
7,7/10
Par Olivier Dénommée