Le Monde Möö – Moodoïd

Moodoid-Le-Monde-MooSorti le 18 août 2014

Déjà, avec son EP sorti en 2013, le projet Moodoïd du Parisien Pablo Padovani avait créé quelque chose de très particulier qui s’inscrivait dans une musique pop très atmosphérique, voire psychédélique. Le premier album complet, intitulé Le Monde Möö, va plus loin, beaucoup plus loin.

L’album est, disons-le tout de suite, pas si facile d’accès, du moins pas durant les premières écoutes. Cet album-concept se veut rêveur, planant, coloré… On tombe dans un autre niveau de dream pop, avec beaucoup de synthés et plus de réverbération qu’il n’en faut, mais surtout de  nombreuses explorations musicales plus flyées les unes que les autres.

L’album démarre sur l’ambiance space de Les garçons veulent de la magie, dans le style de Pink Floyd, du moins la première moitié. Après, on commence à exagérer un peu la ligne vocale, la rendant moins mélodique. Étrange intro, qui nous amène ensuite au single La lune, pièce plus «conventionnelle» qui se prend drôlement bien, tout en restant dans l’univers très planant de l’album.

Machine Métal nous transporte tout droit dans les années 1980 et ses gros synthés agressifs avant de nous lancer dans la musique qui rappelle beaucoup celle de Foret sur Bleu est le feu, mais sans la voix aiguë, dans la première moitié. La seconde portion passe plutôt au funk presque sexuel.

Décrire Les oiseaux est un exercice périlleux et assez complexe. Pour tenter de résumer : mélangez une des parties de musique pour enfants à de la musique archi-lente. Le tout avec plein de changements de vitesse soudains. Après autant d’émotions fortes, on s’adoucit beaucoup avec Yes & You, une petite ballade rock en anglais, ce qui se prend TERRIBLEMENT bien. Par contre, pour ne pas complètement faire tache dans l’album, vers la fin on se met à exagérer la ligne vocale, rendant le tout moins mélodique. Dommage, mais cela reste quand même intéressant, à la limite relaxant.

Si on devait décrire Bongo Bongo Club avec un mot, ce serait «sautillant». L’introduction de Les chemins de traverse est horrible, tout simplement. Par contre, lorsqu’on arrive à la vraie chanson, on tombe dans une pop planante plus facile d’approche. On a même droit à une petite portion parlée à la fin, comme si Pink Floyd rencontrait Joe Dassin.

La piste Heavy Metal Be Bop 2 est, pour le moins, très surprenante. Imaginez une musique de poursuite en voiture, suivie d’une musique funky où on nous propose de faire l’amour. Ce qui nous amène à Les filles font que le temps est jouissif, pour clôturer cette étrange aventure en douceur.

Moodoïd ne se cache pas qu’il ne cherche pas à faire une musique accessible. Il rebutera carrément la majeure partie des publics, pour n’intéresser que les plus avides d’expériences musicales psychédéliques. Et même dans ces cas, plusieurs écoutes seront probablement nécessaires pour apprendre à apprivoiser ce son. Même si certains mélomanes réussiront à trouver cet opus avant-gardiste, il n’en est pas moins surchargé inutilement avec des idées qui ne sont pas toujours convaincantes, du moins à nos oreilles.

L’album est disponible sur la page Bandcamp de Moodoïd.

À écouter : La lune, Yes & You, Les chemins de traverse

5,6/10

Par Olivier Dénommée

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