Bristol – Bristol

BRISTOL_AlbumSorti le 6 avril 2015

Il nous avait surpris en 2004 avec un album post-punk complètement déjanté, voici Marc Collin de Nouvelle Vague de retour ce printemps, quatre disque plus tard, avec Bristol. Un autre concept fou sorti de l’univers du producteur français. L’idée est de reculer dans le temps l’instant d’un album pour s’établir dans les bars de Bristol, ville britannique ou quelque chose se passa dans les années 1990, où le Trip hop fut inventé.

Oui du Trip hop, ça vous dit quelque chose? On l’avait presque oublié ce genre; pourtant son influence se fait sentir dans tous les genres électro, du Future Garage jusqu’au Dubstep. Dès la première note de l’album, on est téléporté dans cette petite ville britannique, dans cet univers pastiche sorti directement du film Trainspotting. Les percussions hip hop avec un côté soul accompagnent très bien les samples tirés de musique de film. Mais c’est surtout la voix, ce vocal féminin qui imprègne avec Safe from Harm mais qui transgresse encore plus avec Woman.

C’est dès cette deuxième chanson qu’on retrouvera très bien l’univers des premiers producteurs de Trip hop, Portishead surtout. Ça sonne son tube Glory Box à plein nez. On a envie de fumer une gauloise ou de se lancer dans un Tarantino. 1990, quand tu nous manques…

Slow, la troisième de l’album, est un aller simple vers le Downtempo maîtrisé, vers le slow qui fait passer la vie devant soi, pour la voir et la prédire. Le solo de clavier style Classic rock est transcendant et nous prépare à la très reggae No Justice.

Cette dernière est très militante, au thème revendicateur. «The system is not made for us», s’était aussi ça le Trip hop de Bristol, la lutte de classe et les revendications. Cette atmosphère revendicatrice est confirmée par la présence de Banksy sur la pochette de l’album, artiste militant surtout connu pour son Street Art.

Les grands connaisseurs de Trip hop se demanderont légitimement si l’ambiance est aussi noire qu’à l’origine avec les classiques de Massive Attack. Oui et non. Les thèmes sont beaucoup plus Portishead, et la finale reprenant All Is Full Of Love de Björk confirme qu’il y a place pour la lumière.

Légitime aussi de se demander pourquoi ce band français ne chante pas en français. Cela trahirait-il vraiment l’ambiance? Les quelques phrases lancées dans la langue de Molière sonnent pourtant assez juste dans le premier titre, mystère, mais on s’y fera assez vite.

Bristol est donc bien plus qu’un retour sur une époque, c’est une introspection qui rejoindra tous les auditeurs. Les protégeant, Safe from Harm, nous rappelant nos échecs amoureux, ces Woman qui nous ont échappé, les Roads parcourues, les échecs militants, No Justice. Nous rappelant bien que nous sommes toujours en vie, que nous avons toujours envie de désirer et qu’à la fin, All Is Full of Love. Amen.

À écouter: Woman, No justice, All Is Full of Love

8,5/10

Par Samuel Lamoureux

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