Kintsugi – Death Cab For Cutie

kintsugiSorti le 31 mars 2015

Kintsugi, le 8e album studio de la formation indie-pop Death Cab For Cutie, est aussi le nom d’une méthode japonaise de réparation de céramique et porcelaine. Cette technique tire ses sources d’une philosophie qui prend en compte le passé, l’histoire de l’objet et ne consiste pas à cacher la cassure, mais plutôt à la mettre de l’avant. C’est un titre bien choisi compte tenu des nombreuses ruptures qui ont eu lieu dans la vie personnelle et professionnelle du groupe fondé en 1997. En effet, le départ inattendu du multi-instrumentiste, producteur et membre fondateur Chris Walla en 2013 ainsi que le divorce du frontman Ben Gibbard avec la comédienne et chanteuse Zooey Deschanel en 2012 ont influencé l’écriture de cet opus. On peut d’ailleurs supposer un lien direct avec ce dernier évènement dans plusieurs des textes de l’album, tel que dans la première chanson : «Was I in your way when the cameras turned to face you? No room in frame for two» (No Room In Frame). Cela se traduit par : «Étais-je dans ton chemin quand les caméras te faisaient face? Il n’y avait pas de place pour deux dans le portrait.»

L’album commence en puissance avec la pièce efficacement rythmée No Room In Frame, suivi du premier single de l’album Black Sun. Cette sombre pièce rappelle un peu l’époque de Transatlanticism avec ses accords mélodieusement dissonants et sa cadence lourde. Puis, on y retrouve l’accrocheuse The Ghosts of Beverly Drive qui a le potentiel de devenir un ver d’oreille. DCFC vient ensuite faire vibrer des cordes sensibles avec la mélancolie poétique de Little Wanderer dans laquelle on peut percevoir d’agréables saveurs new wave. La formation nous laisse jusque là présager un excellent album. Espoir qui malheureusement s’essouffle en cours de route pour nous laisser sur notre faim. On attend un élément «wow» qui ne se présente jamais.

Dans cet album, le «nouveau» trio a toutefois su créer un équilibre entre l’approche plus sombre de ses débuts et l’électro-pop du groupe Postal Service. Le précédent opus de la formation, Codes & Keys, n’était pas parvenu à maintenir cet équilibre, laissant les fans de longue date amers en basculant trop radicalement vers la pop commerciale.

Kintsugi, sans être un album révolutionnaire, vient un peu réparer les pots cassés en offrant un bon compromis entre la grosse déprime et la légèreté. L’instrumentation sobre et les riffs simples, mais assumés, laissent toute la place à la voix singulière de Ben Gibbard, sans aucun doute le point fort de l’album.

Il est plus facile d’apprécier le disque en l’écoutant avec de bons écouteurs, afin d’entendre toutes les subtilités électroniques qu’il contient. Cela dit, Kintsugi demeure davantage un album ambiant qu’un album mémorable qu’on écoute en boucle.

À écouter : Black Sun, The Ghosts Of Beverly Drive, Little Wanderer

7/10

Par Tamara Lyne

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