Dark Red – Shlohmo

shlohmo_dark_red_artSorti le 7 avril 2015

Le jeune producteur californien Shlohmo n’a rien perdu de son inspiration précoce. Dark Red est une aventure remarquée dans le downtempo, bien qu’aucun succès commercial n’y émerge.

Influencé dès son plus jeune âge par les sons très hip hop de Flying Lotus et de Dj Shadow, Henry Laufer, dit Shlohmo, avait fait parler de lui dans le milieu downtempo avec des premières productions assez impressionnante pour son âge. Citons ici le Camping EP, produit à l’âge de 20 ans, qui avait révélé son intéressant mais curieux mélange entre le Lo-Fi, le downtempo et l’Ambient Hip Hop. Le Lo-Fi étant l’enregistrement volontairement bâclé et sale du son et le downtempo, une aventure instrumentale et mélodieuse dans les mouvements de bass et de percussions ne dépassant pas les 90 bpm. Le résultat? Une espèce de cacophonie dûment travaillée – plusieurs morceaux dépassent les cinq minutes –et un voyage dans le son très progressif.

Prenons par exemple le morceau Buried. Cette chronique entière pourrait se consacrer à décrire le voyage que crée Shlohmo, cette épopée qui commence avec un synth et qui finit en guitare presque métal. Plusieurs fois on sent qu’on perd le rythme, qu’on est hors synchro et puis on est ramené chaque fois. Dark Red pourrait faire perdre la tête aux puristes, mais sera un régal pour les amateurs de Lo-Fi électronique. L’introduction à l’album, Ten days of falling, en est un autre exemple. Le producteur nous lance un synth en lead presque insupportable dès la 30e seconde, mais se rajoute tellement d’artifices autour durant les minutes suivantes qu’on en vient à l’apprécier, à y trouver la rose.

Courageux seront les rappeurs voulant s’aventurer sur les titres de cet album. Shlohmo reste, oui, vaguement hip hop, mais le son est beaucoup plus ancré vers le downtempo qui glisse même vers le Jungle avec Slow Descent ou le Drum and Bass avec Fading. Espérons quand même que quelques amateurs de hip hop ouverts d’esprit décideront de se lancer dans l’album, ils pourraient y trouver quelque chose de bien, un pont vers l’ambiant et l’électro.

Dark Red sera donc éponyme pour les vétérans de la musique électronique ambiante, et non pas le contraire. Il est fort à parier que très peu de néophytes seront conquis par les sons très expérimentaux de Shlohmo, quoiqu’il est très fréquent de voir ce genre de réalisation se retrouver dans un film. Citons par exemple Arkasia se retrouvant dans Elysium. L’accueil pourrait toutefois être surprenant à Montréal ou plusieurs bars et boutiques très lounge et hip hop pourraient être tentés de faire jouer un peu de cet album.  À suivre.

À écouter : Buried, Ditch, Apathy

7,5/10

Par Samuel Lamoureux

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