Heavy Blues – Bachman

bachman_heavyblues_300dpiSorti le 14 avril 2015

Celui-ci n’a pas trop besoin de presentation. Membre fondateur et frontman du band rock The Guess Who (et père du succès American Woman) puis de Bachman-Turner Overdrive, le Canadien Randy Bachman a une très belle carrière derrière lui, qu’il poursuit essentiellement en solo. En formation trio simplement appelée Bachman, qu’il forme avec la bassiste Anna Ruddick et la drummer Dale Anne Brendon, il lance son opus Heavy Blues, un hommage bien senti au son des années 1960, époque des débuts des Guess Who.

Dès l’écoute des premières notes, on se sent effectivement plongés dans le passé. Mais plutôt les années 1970 que 1960… Le début de The Edge ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de Won’t Get Fooled Again de The Who, paru en 1971. Trop gros pour être une coïncidence, cette ressemblance troublante vous empêchera probablement de vous concentrer sur le reste de la chanson, qui offre un classic rock somme toute vigoureux, mais pas accrocheur outre mesure. En continuant l’écoute de l’album, on réalise que Ton of Bricks aussi présente des riffs très communs, plus hard rock.

Dans mon cas, c’est seulement à partir de la troisième piste, Bad Child (avec Joe Bonamassa à la guitare), que j’arrive à me concentrer sur la composition qu’offre Randy Bachman au lieu de chercher à quelles chansons il fait plus ou moins subtilement référence. On y va ici d’un blues-rock lourd et lent, qui vient nous rappeler le titre de l’opus.

L’écoute se poursuit et, bien que l’énergie est intéressante avec des collaborations alléchantes (Neil Young sur Little Girl Lost, Jeff Healey sur Confessin’ to the Devil, Peter Frampton sur Heavy Blues), les chansons qui resteront véritablement en tête se font plutôt rares. Il y a pourtant de bons éléments de gros rock et de blues, sans parler de solides solos par-ci par-là. Heureusement, le bluesy Learn to Fly et son sympathique refrain à fredonner, Oh My Lord avec la bassiste Anna Ruddick qui ajoute sa voix à celle de Randy Bachman, l’intense Wild Texas Ride et l’accrocheur refrain bilingue de Please Come to Paris (avec la collaboration de Luke Doucet de Whitehorse) sauvent les meubles.

Il faut aussi donner à Bachman son judicieux choix de conclure avec sa power ballade We Need to Talk. Cette conclusion nous rappelle qu’à côté du «heavy blues», un peu de douceur ne fait pas de mal.

Lorsqu’on a affaire à un vieux routier comme Randy Bachman, on a droit à certaines attentes. Son projet en power trio est certainement très intéressant et sera à suivre en spectacle afin de voir la fougue du guitariste et chanteur de 71 ans. Par contre, niveau nouvelles compositions, la légende se contente de nous sortir beaucoup de réchauffé sur l’album Heavy Blues. C’est malheureusement ce côté qu’on retiendra de cette nouvelle sortie.

À écouter : Bad Child, Please Come to Paris, We Need to Talk

6/10

Par Olivier Dénommée

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