Le jeune groupe montréalais Hologramme retient l’attention avec son premier album, où il mélange musiques électronique et indie-rock avec l’aisance de Misteur Valaire, bien qu’il soit avec un effectif réduit (seulement quatre membres). En fait, les influences semblent multiples, mais toujours exploitées avec parcimonie; un beau mélange dansant et assez accrocheur.
L’Ouverture de l’album nous plonge immédiatement dans une énergie Misteur Valérienne, surtout dans les airs entraînants, presque naïfs. On ajoute à cela quelques voix, mais ce qu’est qu’un petit plus : c’est définitivement à la musique du quatuor qu’on s’intéresse en premier lieu! La suite ne fait que le confirmer : la sympathique mélodie de Nylon au synthé rappellera Kids de MGMT, en plus sautillant. Le tout avec des passes «ballade dans le pré», tout aussi efficaces, et un entraînant solo de synthé. Aisément parmi les meilleures pièces de l’opus.
Le single Upright a pu être apprivoisé par les curieux avant la sortie de l’album. Bien qu’aussi agréable à écouter, on ne retrouve pas la même magie que sur les deux premières pistes, du moins pas dans la première moitié, avant que la ligne de piano vienne rehausser le tout. Plus rock par moments, Les Bohèmes déplace de l’air et surprend avec quelques portions plus légères. S’il y a un bémol à apporter, c’est probablement la présence abusive de la voix, qui n’apporte pas toujours quelque chose. La musique parle déjà pour elle-même, nul besoin d’insister!
Par contre, il faut leur accorder que l’utilisation de la voix de Apigeon sur Fakeït est très réussie. Cela apporte un côté fantomatique à la piste, qui complimente bien cette musique électro-pop avec une once de tension supplémentaire. Parlant de tension, le chargé POV offre quelques vertigineuses lignes de synthés, sur fond de musique un peu plus lourde que le reste de l’album.
On revient à la groove dansante avec FAITH, avec sa mélodie au synthé qui semble contenir un brin de nostalgie. Elle semble, en tout cas, plutôt familière, mais surtout d’une rare contagion qui donne au moins envie de taper du pied. Le seul point négatif à FAITH, c’est sa fin : cette piste presque parfaite se termine avec près d’une minute de noise. Dommage! Cela nous amène déjà à la dernière piste, Disparaître. Une pièce lente, à tendance presque solennelle, pour conclure avec assurance ce premier album de Hologramme. Trop court, cet album de 8 pistes? Oui, définitivement.
Trouver le bon dosage ne semble jamais facile pour des artistes de la scène électro-rock. Pourtant, outre quelques choix plus ou moins réussis, cet album n’est dans l’ensemble pas loin du tout de parvenir à ce fragile équilibre que tant d’artistes cherchent à atteindre. Le tout, en un seul album. Ça inspire le respect.
Vous pouvez apprivoiser cet album sur la page Bandcamp du groupe.
À écouter : Nylon, Fakeït, FAITH
8,2/10
Par Olivier Dénommée