Un Australien qui fait du folk? On pense tout de suite à Kim Churchill ou à Vance Joy, mais un nouveau nom à surveiller est Tom West. Un ancien avocat (!) qui a tout laissé tomber pour se mettre à composer de la musique à la guitare. Un pari risqué, mais en entendant ce qu’il fait, on est (très) agréablement surpris.
Son folk met de l’avant une voix rassurante et rêveuse, sans parler des arrangements juste assez planants, avec tantôt du banjo sautillant, tantôt des sonorités plus ambiantes bien dosées.
Easy, Love, par exemple, démarre avec un style très commun au folk. Vient rapidement la voix, qui ajoute légèreté à l’ensemble. Mais le grand moment demeure le refrain, grande douceur mais sans sacrifier le rythme. Tom West vise décidément dans le mille dès les première minutes de son EP Oncoming Clouds.
Plus douce, The Call reprend une formule similaire avec guitare-voix pendant quelques secondes, avant d’ajouter des percussions pour plus de vigueur. Le build-up est subtil, mais aisément créera bien des frissons aux refrains. Un quelque chose dans sa voix rend le tout presque solennel. Poignant. Un peu plus «pincée», sa voix arrive quand même à ajouter à l’ambiance de Big Balloon, qui offre une fois de plus un refrain impeccable. Le genre de chansons qu’on écouterait quelque part sur une autoroute en hochant la tête, cheveux aux vent (à tester).
A Shadow of Myself, quant à elle, tombe dans un folk plus émotif, sans tout à fait tomber dans le pleurnichard. There is Nothing Else joue aussi dans un registre similaire, en plus planant, jusqu’au dernier tiers où tout explose (dans le bon sens). Cela met la table pour Oncoming Clouds, la pièce-titre qui s’assume pleinement dans sa finale douce et introspective. La formule guitare-voix fonctionne déjà plutôt bien même s’il ne surprend pas, mais l’ajout de l’harmonica plaintif change la donne. Vers la fin, le reste du band revient plus ne pas finir l’opus trop en douceur. C’est réussi, quoique peut-être un petit peu forcé.
Nouveau venu sur la scène indie-folk, Tom West semble déjà en parfait contrôle de sa musique. Son EP, de seulement 26 minutes, s’écoute tout seul, mais il doit encore montrer qu’il arriver à garder cette même émotion dans un opus de 40 minutes et plus. Il semble tout de même sur la bonne voie pour y arriver. Après cela, il ne reste qu’à conquérir les cœurs de ceux qui aiment déjà les Kim Churchill, Of Monsters and Men, Mumford & Sons et The Lumineers de ce monde. Si le succès de la musique folk ne démord pas, ce n’est probablement qu’une question de temps.
À écouter : The Call, Big Balloon
8/10
Par Olivier Dénommée