Obscura – Gorguts

gorguts obscuraSorti le 23 juin 1998

Il est rare que je trouve une album difficile à écouter pour les bonnes raisons. Cependant, c’est le cas du très acclamé Obscura, du groupe québécois Gorguts (d’ailleurs un groupe de death metal allemand s’appelle Obscura en hommage à cet album). Ici se trouve l’album le plus complexe et technique auquel j’ai eu affaire dans ma courte carrière de critique musical.

Personne ne pourra accuser Obscura de manquer de brutalité. Cet album sonne comme plusieurs tonnes de briques et la chanson-titre synthétise très bien la noirceur et la profondeur qui nous attend dans ce voyage épique d’une heure (61 minutes très exactement). Autre grande qualité de cet opus : il défie le stéréotype du death metal, surtout le death technique, en offrant des composition variées et puisant dans différents sous-genres du métal, comme le death, le black, ou encore le doom.

Alternant chansons très rapides (Obscura, Subtle Body) et d’autres très lentes (Clouded, qui sonne très doom, dure plus de dix minutes). Ceux qui cherchent de la mélodie de guitares et des rythmes simples seront déçus, car le seul passage de l’album qui sonne plus «cheezy» se trouve dans la deuxième moitié de Nostalgia, qui emploie un rythme de batterie plus basique et un riff de guitare simple et accrocheur, mais c’est absolument tout.

Le plus réussi dans cet album, outre l’exécution des musiciens, qui est incroyablement millimétrée malgré la complexité des partitions, est l’ambiance. Une ambiance très sombre, très black metal, sans les clichés du satanisme et des sacrifices de jeunes vierges : juste une atmosphère étouffante, pesante, à la hauteur du nom de l’album. Les cris du chanteur rappellent ceux d’un prisonnier se faisant torturer.

Le seul problème est qu’il est difficile de différencier les chansons les unes des autres, pas parce qu’elles se ressemblent, mais parce qu’elles sont tellement amélodiques (j’ai inventé le mot pour la cause et je risque de le réutiliser souvent dans des situations similaires), tellement complexes que tout l’album somme comme une très longue chanson faisant l’apologie des ténèbres avec quelques coupures par ci par là.

À écouter au moins une fois dans votre vie si vous aimez le métal, que vous soyez fan du genre ou du groupe ou non, ne serais-ce que pour voir à quel point on peut aller loin dans la complexité de création tout en restant dans un sous-genre précis.

À écouter: Obscura, Nostalgia, Clouded

8,4/10

Par Sacha Dürig

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