Sortir un album double est toujours un pari risqué; écrire de la musique pour un album est déjà long, imaginez écrire pour deux albums! Le plus gros risque est d’au final ne pas avoir suffisamment de matériel intéressant et donc d’écrire des chansons uniquement pour remplir un vide, ce qui peut sérieusement plomber une bonne intention de départ.
Ce ne fut pas le cas avec Juggernaut (Alpha est la première partie, Omega la seconde). Il parait que le travail sur cet album se fait depuis plusieurs années. Tout ce travail porte fruit; chaque chanson semble avoir sa place sur ce double opus. Même si, selon moi, les moments les plus faibles des deux albums sont le milieu, chaque chanson demeure soigneusement construite.
Malgré une structure progressive, les influences djent et core demeurent très présentes tout au long de l’album, que ce soit au niveau des breakdowns ou de la voix du chanteur qui varie son style, passant du chant clair aux growls et vice-versa.
MK Ultra, mon coup de cœur sur Alpha, fait partie de ces chansons plus djent/core, mais avec un breakdown assez soft qui transforme une chanson potentiellement générique en morceau original. Rainbow Gravity et Four Lights (qui ressemble à s’y méprendre à du Meshuggah) sont les autres points forts du premier opus. Sur Omega, la meilleure chanson demeure la chanson-titre, suivie de près par la dernière pièce, Stranger Things.
Mais, comme tout album, aussi bien écrit soit-il, certaines chansons laissent un peu à désirer. C’est entre autres le cas de The Scourge, sur Alpha, qui prend du temps à lever et qui, au final, passe un peu inaperçu. Pareil pour les trois premières chansons sur Omega, qui démarrent l’album plutôt lentement, avant une seconde moitié épique.
Ainsi, on a un double album qui vaut la peine d’être écouté, car il s’agit certainement de l’œuvre-phare de Periphery qui consolide son style tout en osant pousser plus loin, donnant un résultat plutôt agréable à écouter.
À écouter: MK Ultra, Rainbow Gravity, Omega
7,7/10
Par Sacha Dürig