Touchstone – Ariel Pocock

Ariel-Pocock-TouchstoneSorti le 30 septembre 2013 / Le 26 mai 2015 au Canada

Jeune étoile montante du jazz contemporain, Ariel Pocock se fait connaître à la fois comme chanteuse et pianiste. Aussi compositrice, elle a lancé un premier album, Touchstone, où elle offre le meilleur de ses deux facettes, principalement sur des covers.

Rendu disponible depuis peu ici grâce à l’étiquette Justin Time, cet album fait preuve de la rapide maturité de l’artiste. À peine début vingtaine, Ariel Pocock a une technique solide et sait très bien s’entourer : dans son band, on retrouve notamment le saxophoniste Seamus Blake et le guitariste Julian Lage. Ça commence déjà bien, un tel line-up pour un premier album!

Pourtant, cela n’empêche pas un départ lent. Exactly Like You, en duo voix-batterie, n’est pas la version la plus évocatrice qu’on a pu entendre. Elle permet quand même de mettre de l’avant la voix de la chanteuse, qui a une petite tendance soul, mais qui n’est pourtant pas exceptionnelle en soi. Elle offre, tout de même, un petit bout de scat réussi.

Des arrangements plus élaborés commencent à se faire entendre dès Devil May Care. Ce titre confirme que la voix d’Ariel Podock ne sera pas l’intérêt principal de l’opus; on s’intéressera plutôt aux lignes instrumentales, chargées et assez virtuoses pendants les solos. D’ailleurs son solo de piano nous assure qu’elle maîtrise très bien son instrument, même bien mieux que sa voix. Parmi les exceptions, notons quand même Real Emotional Girl, une des rares chansons où sa voix semble parfaite pour ce qu’elle joue, ici une douce ballade au piano. Les autres sont You Can Close Your Eyes et Rainbow Sleeves, où elle met à profit une douce nostalgie dans son ton. Sa pièce-titre Touchstone, aussi la dernière de l’album, n’arrive cependant pas tout à fait à accrocher, malgré quelques beaux passages vocaux. On reconnaît quand même l’aisance pour le registre doux plus que pour le jazz rapide.

Notons Barrell Roll, une de ses compositions. Intéressante, surtout pour le côté virtuose que tous les instrumentistes montrent dans cette pièce instrumentale, mais sans plus. Sa version de Country de Keith Jarrett retiendra bien plus l’attention. Et que dire de All the Things You Are et de Mother Stands for Comfort, avec leur côté jazz-rock qui n’est pas sans rappeler E.S.T.?

Après un premier album, le constat est le suivant : comme chanteuse, il manque quelque chose à Ariel Pocock pour se démarquer dans un monde bourré de voix beaucoup plus mélodieuses que la sienne; comme pianiste, si elle continue à pousser sa technique, elle a encore beaucoup de potentiel. Dans l’album Touchstone, les portions les plus intéressantes étaient souvent les pistes instrumentales, ainsi que les bouts sans parole dans les chansons.

À écouter : Country, You Can Close Your Eyes, All the Things You Are

7,6/10

Par Olivier Dénommée

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