Je ne me ferai pas beaucoup d’amis fans de hardcore avec cette critique, car je m’apprête à basher un des albums les plus importants du mouvement post-hardcore qui a eu une vaste influence sur le genre en tant que tel. Je suis parfaitement conscient de la réputation de cet album et du groupe qui l’a fait. Ça ne m’a pas empêché de le détester. Si vous aimez Alexisonfire, arrêtez de lire tout de suite, car je m’apprête à tirer à boulets rouge sur cette abomination musicale.
En gros, cet album est juste à chier. Pour ceux qui auraient lu ma chronique sur Moneen, eh bien on a ici droit à un album similaire. Pionnier de la musique post-hardcore, l’album éponyme d’Alexisonfire y compile tous les défauts.
D’abord, les chansons sont bizarrement structurées (enfin, si on peut considérer des trucs comme .44 Caliber Love Letter ou encore Polaroids of Polar Bears (sérieux, c’est quoi ce titre?) comme ayant une structure). Difficile de suivre les chansons tant elles ne possèdent pas de point d’ancrage auquel s’accrocher, comme un passage distinct répété une ou deux fois pour nous rappeler la chanson que l’on écoute.
Ensuite, les «mélodies» et riffs sont inintéressants au possible. Attention, petite nuance : je ne dis pas qu’ils sont générique. Bien au contraire, ils possèdent une certaine originalité (seule qualité de cet album). Par contre, originalité n’est pas toujours synonyme de bien, même que dans ce cas-ci il s’agit plus d’un antonyme que d’autre chose. The Kennedy Curse m’a laissé un demi-espoir avec un riff tranchant et une batterie très crossover trash. Après une minute, j’ai arrêté d’espérer…
La façon dont l’album a été mixé laisse un peu à désirer. La section rythmique prend beaucoup trop de place par rapport aux guitares, qui sont parfois inaudibles. Les voix prennent également trop de place par rapport au reste.
Finalement, le pire du pire : le chant. Déjà que l’instrumental est relativement ordinaire, la voix a définitivement sonné le K.O. de cet album. Le chanteur principal utilise la même technique vocale TOUT le temps sans varier une seule fois. La voix claire, elle, est assurée par quelqu’un qui a coulé son cours de chant. D’aplomb. Aucune révision de note possible. J’ai rarement entendu quelqu’un chanter aussi mal (d’ailleurs il m’a rappelé une autre mauvaise expérience musicale : le générique de Smallville qui me faisait saigner des oreilles chaque fois que je l’entendais).
Bref, j’arrête ici, vous découvrirez vous-même l’objet de toute cette haine (musicale, bien sûr, je n’ai rien contre les êtres humains derrière). Qui sait, vous pourriez peut-être même passer un bon moment! De mon bord, je me contenterai de citer un de mes amis qui, alors que d’autres appelleraient ça un «masterpiece», dirait plutôt que c’est un «masterpisse».
À écouter : .44 Caliber Love Letter, Polaroids of Polar Bears (j’en reviens toujours pas que quelqu’un dans le groupe s’est dit que ce titre serait une bonne idée et que les autres aient approuvé), The Kennedy Curse
2,5/10
Par Sacha Dürig