La scène montréalaise de death metal a explosé au cours de la dernière décennie et a eu une grande influence sur le genre, avec des groupes comme Kataklysm, Cryptopsy ou Beyond Creation en tête. Dans le plus underground, citons les Dark Century ou encore Mass Murder Messiah.
Ces groupes ne font pas dans le death metal traditionnel. Beaucoup plus simple, plus épuré, leur brutal provient moins dans le death metal en tant que tel que du côté plus groovy que ces groupes exploitent et qui font leur signature. The Rise of Evil, seconde offrande de Mass Murder Messiah, va dans cette direction.
Ici, pas de longue chanson, de fresque épique et de tempo atypique. Sept chansons simples, mais efficaces. Parmi elles, deux covers : Judas de Lady Gaga et Under Pressure de ZZ Top. Dans les deux cas, le traitement offert aux chansons est intéressant, car ils arrivent à les intégrer à leur propre style à un tel point que si elles n’avaient pas été identifiées comme des covers, on aurait facilement pu croire qu’il s’agissait de compositions originales.
Parlant de celles-ci, la chanson-titre, The Rise of Evil, rentre au poste. Tous les ingrédients d’une bonne chanson y sont : riff accrocheur et brutal, rythme simple mais entraînant et un refrain mémorable. Le tout saupoudré de paroles empreintes de révolte et de dénonciation des politiques de nos voisins du sud (un thème pour lequel j’ai une affection particulière).
The Scheme (Curtain Call) me rappelle un peu le vieux Slipknot par moments, possède une structure de chanson assez classique compensé par des riffs à t’arracher les entrailles et de son refrain qui se grave sans problème dans ta tête. Sa suite, The Scheme (America’s Blood) part sur un autre tempo, mais lorsque mise côte à côte avec sa première moitié donne un tout assez cohérent.
To the Bone donne envie de mosher en maudit! Plus que les autres pièces de l’album. Elle ressemble beaucoup aux autres morceaux, mais avec une coche de plus. Finalement, Non!, chanson écrite en français, porte la dénonciation politique à une échelle plus locale en parlant du combat des carrés rouges et faisant entre autres référence à la controverse autour d’une arrestation musclée de la matricule 728. Pour la musique, la basse se fait particulièrement présente, accentuant son côté groovy et faisant sonner le tout comme un appel aux armes.
Bref, un album court, mais réussi. Ce groupe a du potentiel et il va être intéressant de suivre son développement dans la scène death metal.
À écouter : The Rise of Evil, Non!, Judas
8,2/10
Par Sacha Dürig