De retour après une longue séparation, les vétérans thrasheurs québécois de B.A.R.F. (qui veut dire Blasting All Rotten Fuckers) sont de retour avec une nouvelle offrande, Brûle, Consume, Torture, sorti en 2014, soit 16 ans après leur dernier opus, Catharsis.
En partant, mettons les choses au clair : cet album torche! Dès la première écoute, j’ai accroché. En même temps, je ne m’en attendais pas moins de la part du gagnant de la catégorie meilleur album métal au GAMIQ. La majorité des paroles étant en français, la compréhension de l’ambiance livrée par les paroles se fait instantanément. Une ambiance parfois brutale (Crever d’soif), parfois joyeuse (Whisky), ainsi que des thèmes assez variés avec un ton parfois dénonciateur (Je me souviens), parfois anecdotique (Histoire de puke).
Musicalement, les influences groove et grindcore se mélangent très bien avec le thrash cru du groupe. Les riffs, ni trop simples pour tomber dans le banal, ni trop compliqués pour les oreilles moins affinées, accompagnés d’une section rythmique bien en forme, se font propice aux mosh pits. La voix de Marc Vaillancourt a un style vocal très growl, mais ne s’y limite pas, avec des passages à la voix claire, mais rauque, comme sur Histoire de puke.
Whisky se démarque des autres de par l’utilisation de guitares acoustiques et de son style très folk qui tranche agréablement avec le reste des pièces. L’autre chanson qui se démarque des autres est la dernière, Misère Noire. Déjà qu’elle dure presque dix minutes, elle sonne très progressive et même un peu avant-gardiste à la Neurosis, sans tomber dans la redondance et la longueur inutile. Très réussie. Sauf pour le bruit des dernières minutes. Ça c’était chiant plus qu’autre chose.
Ainsi, le Québec possède son lot de groupes talentueux, et B.A.R.F. en est un. Alors que certains groupes se plantent misérablement lors d’un retour, ces gars-là sont un véritable coup de poing au visage à découvrir pour ceux qui ne l’auraient pas encore fait.
À écouter : Crever d’soif, Whisky, Misère Noire
7,8/10
Par Sacha Dürig