À ceux qui se plaignaient du manque de vraie musique brutale dans le line-up du Heavy Montreal 2014 auront droit cette année à Dying Fetus qui définit ce qu’est la brutalité. Reign Supreme, sorti en 2012, est qualifié par le guitariste et chanteur John Gallagher de retour aux sources avec une production moderne.
Invert the Idols, la première chanson, établit très clairement le niveau de brutalité et de dextérité de l’album avec sa rapidité, ses blasts beats et ses riffs tranchés au couteau. On y sent même une petit côté groove qui rappelle Kataklysm.
Subject to a Beating, plus lente, est une vraie chanson de mosh pit. Elle tourne beaucoup autours de la batterie, qui dispose ici d’un travail de finition impeccable appuyé par la guitare qui se permet quelques éléments mélodiques, mais surtout un solo assez impressionnant dans la dernière minute de la chanson.
Second Skin se fait nettement plus technique avec le retour de la rapidité et un côté plus thrash, surtout en début de chanson. Plus chaotique, sans être cacophonique, elle est probablement la chanson la plus brutale de l’album.
From Womb to Waste rappelle le nom du groupe, surtout avec son introduction empreint d’humour noir. Pour la chanson, du death metal assez classique, old school, empreint de thrash et un peu d’influence punk.
Dissidence commence à révéler le principal défaut de l’album : sa redondance. La chanson en tant que telle est bien, mais me rappelle un peu trop plusieurs riffs entendus dans Invert the Idols.
Même problème pour In the Trenches, qui aurait facilement pu être fusionnée avec Dissidence pour ne former qu’un seul morceau, tellement les riffs se ressemblent.
Devout Atrocity ramène une étincelle de créativité à l’album avec une intro différente rythmiquement, mais on tombe rapidement dans le classique death metal tel qu’on a déjà entendu, mais avec quelques variations qui rendent ce morceau plutôt intéressant.
Revisionist Past continue sur cette bonne lancée avec des éléments mélodiques, encore une fois transportées par un John Gallagher en pleine forme. Un des meilleurs morceaux de l’opus.
The Blood of Power, qui sert de clôture, m’a plutôt déçu. Elle souffre du même problème que Dissidence et In the Trenches; elle manque de personnalité propre et pourrait facilement se fondre à d’autres morceaux. Les mélodies arrivent cependant à la sauver de la noyade, mais pas à l’élever au dessus des autres. Une fin qui m’a laissé sur ma faim!
À écouter : Invert the Idols, Subject to a Beating, Revisionist Past
7,4/10
Par Sacha Dürig