Je m’attendais honnêtement à une petite journée niveau foule, car je n’ai jamais cru au potentiel de Korn comme tête d’affiche vendeuse. J’ai été quand même surpris de voir une pas pire foule, malgré que j’ai pu aisément me faufiler vers l’avant le ¾ des shows que j’ai vus. Plus personnellement, j’étais encore frustré que Mastodon ait annulé sa prestation, car il aurait certainement eu une heure, voire une heure et quart pour jouer.
Heavy Montreal n’ayant personne pour ouvrir les festivités dans les plus petites scènes, (le premier groupe à y jouer, ToyGuitar, ne devait commencer son set à la Scène de la Forêt qu’à 13h45), je n’ai donc pas eu le choix de commencer avec la formation punk rock. Honnêtement, ce ne fut pas la meilleure introduction (Monster Truck avait fait un bien meilleur travail à ce niveau l’an dernier). Ce qu’on ne peut reprocher au groupe est son énergie. Tous les membres étaient contents d’être là et donnaient leur 110%. Par contre, mis à part les problèmes techniques (ils seront fréquents cette année), la musique m’a beaucoup moins plu que sur CD, en particulier la voix, qui étant beaucoup mise de l’avant alors qu’elle n’est pas le point fort du groupe. La foule, elle, ne fut pas trop réceptive. On passe rapidement à un autre appel.
2-Gorguts
C’est là que le festival commence pour vrai! Pendant 45 minutes, nous avons eu droit à une leçon de brutalité de la part du groupe québécois, bien connu de la scène locale, mais aussi internationalement. Les morceaux s’enchaînent, parfois plus lents, parfois très rapides, mais toujours sans pitié pour la foule qui répond en hochant vigoureusement la tête et en créant les premiers mosh pits de la journée. Le seul hic est la voix de Luc Lemay qui, ici, a eu de la difficulté à se démarquer, mais personne ne va lui en vouloir, surtout après son excellente performance à la guitare.
3-Anonymus
Vendredi est une belle journée pour les groupes québécois. Anonymus, le groupe de thrash bien connu au Québec, nous balance sa musique rapide et tranchante réglée au quart de tour avec une performance sans faille. Problème technique : le micro n’a pas marché dans les premières secondes, mais ça s’est rapidement arrangé. La chimie avec la foule est superbe, elle qui chante en chœur avec le groupe à de nombreuses reprises. Celui-ci profite de sa tribune exceptionnelle pour nous parler de son nouvel album, sorti la journée de son spectacle, en nous jouant deux nouveautés : Décrisse et Envers et contre tous. À ça se mélangent des classiques du groupes qui ne manquent pas de lever la foule.
4-Beyond Creation
Après trois spectacles sur les scènes principales, direction Scène de la Forêt pour voir Beyond Creation, le groupe de death métal progressif à la popularité grandissante et dont j’avais raté la prestation l’an passé. Malgré une Omnipresent Perception que j’ai trouvée un peu cacophonique, le groupe s’est rapidement redressé et nous a livré une performance artistique incroyable! De plus, une grosse foule était présente pour voir ce produit de chez nous à l’œuvre. Props au batteur qui, malgré le talent évident de tous les membres du groupe, a réussi à se démarquer par son jeu et son attitude; il semblait s’amuser alors que les autres étaient concentrés. Mon moment préféré fut lorsque le groupe joua Earthborn Evolution, chanson-titre de son second opus et pièce que je préfère du quatuor.
Parlant de talent, temps de passer à la Scène de l’Apocalypse pour voir le groupe américain à l’œuvre. Rajouté moins d’une semaine avant le festival, je viens donc à peine de le découvrir. Et quelle surprise ce fut! David Davidson, tout comme sur les albums du groupe, est un as de la guitare et ne rate pas une seule occasion de nous le montrer! Les autres membres, eux, ne se contentent pas de le suivre : ils ajoutent leur propre touche à un concert assez virtuose. Ses interactions avec le public démontrent le plaisir qu’il a à venir jouer ici. C’est également la première fois que le jeu de lumières se démarque, malgré la lumière du jour bien présente.
6-Arch Enemy
Voilà le moment que moi, et de nombreux autres, attendaient le plus aujourd’hui : l’arrivée d’Alissa et sa bande venus nous livrer du death mélodique comme seuls eux savent le faire. Pour la première fois (et l’une des trois seules de la journée au complet, avec Korn et Alexisonfire), que le parterre d’une scène principale était plein. Pas d’espace pour se mouvoir, mais peu importe, car tout ce qui importait était sur scène. La prestation, elle, était sans faille, si ce n’est que le volume aurait pu être plus fort. Alissa est en grande forme, tandis que le duo Michael Amott/Jeff Loomis aux guitares nous balancent solo après solo après mélodies sans s’essouffler ni rater une note. Deux virtuoses, sans aucun doute! La setlist, qui mélange vieux morceaux et pièces tirées de leur dernier produit, War Eternal, ne manque pas de faire bouger la foule, en parfaite symbiose avec la chanteuse aux cheveux bleus. Un moment fort du festival sans aucun doute!
7-Extreme
Après le départ du groupe suédois, c’est une bien plus petite foule qui attend Extreme à la scène Molson Canadian. Plus petite, mais aussi beaucoup plus attachée au groupe. Les Américains ont mis la barre haute pour les autres groupe glam métal cette fin de semaine. Ils n’ont peut-être plus vingt ans, mais ils savent encore donner un excellent spectacle. Gary Cherone a encore tout une voix, tandis que Nuno Bettancourt fut ma surprise musicale, tellement il est doué à la guitare. Lorsqu’ils jouent leur ballade More Than Words, la foule chante en chœur avec Gary, comme si la pièce était toujours au sommet du Billboard Hot 100. Les autres pièces furent également livrées avec une belle énergie. Le groupe, malgré le temps qui passe, semble bien loin de dégriser!
8-Meshuggah
Si on veux parler de précision, alors les chefs de ce domaine sont sans contredit les membres du groupe suédois de mathcore/death metal/appelez-le ce que vous voulez. Personne n’a raté ne serais-ce qu’une seule note, et le plus surprenant est qu’au moment de commencer une pièce, personne ne sonne le tempo de départ. On dirait que les membres ont un genre d’alarme qui sonne dans leur tête en même temps quand vient le temps de démarrer une autre pièce. C’est assez étonnant et loin d’être désagréable. Malgré le manque de volume, le groupe a joué comme des pros et n’a pas manqué de satisfaire les amateurs de métal très technique. Meshuggah est sans contredit à la hauteur de sa réputation!
9-Augury
De retour sur la Scène de la Forêt pour voir les Québécois d’Augury. Quand je disais que Revocation est un ajout de dernière minute, eh bien eux, c’est littéralement ça, ayant été rajoutés la veille du festival. Je ne connaissais donc rien d’eux avant leur prestation. Bien que le son soit super et chaque musicien bien à son poste, je n’ai pu m’empêcher d’être déçu. Probablement parce que la musique ne m’a pas plu. Malgré le look tout sauf chanteur de groupe extrême, Patrick Loisel a fait du très bon travail devant son micro avec ses growls à point et ses interventions humoristiques et le groupe le suivait très bien. Par contre, le death progressif ne m’a juste pas plus. Peut-être que mon opinion va changer en écoutant un album, mais entretemps, ce fut ma seule déception à date.
10-Neurosis
Comme le dit le dicton, après la pluie, le beau temps. Non, je ne parlais pas de température : il a fait beau toute la journée. Je parle plutôt de la performance de Neurosis qui, elle, m’a surprise. Je connaissais un peu le groupe grâce à son album Enemy of the Sun, mais l’entendre jouer son post-métal mélangé à du doom et du stoner, m’a juste impressionné. Toutes les conditions furent parfaites pour la prestation. La nuit tombait, les lumières principalement bleues se fondaient à merveille avec le style de Neurosis. On sentait le mal provenir de leur musique, qui crée une ambiance réellement malsaine. Malgré quelques longueurs (ça vient un peu avec le genre) et une absence totale de contact avec la foule (même pas un «thank you» d’un des membres), la performance fut hors pair et ma surprise du vendredi.
11-Korn
Neurosis empiétait sur la première demi-heure du spectacle de Korn. J’ai donc décidé, pour faire ça équitable, de rater le premier quart d’heure de Korn et le dernier quart d’heure de Neurosis pour voir une heure des deux. Ce fut mon seul regret pour l’instant, car j’ai pas du tout aimé Korn. Déjà je ne suis pas fan de sa musique en général, mais en spectacle, ça m’a juste saoulé assez vite. La mise en scène est très sobre, ce qui m’a plutôt déçu pour une tête d’affiche, mais en plus, ce ne sont pas toutes les chansons du premier album que j’ai aimé et je suis arrivé en plein au moment où ils interprétaient les pires. Malgré un Jonathan Davis en pleine forme à la voix (et un Fieldy à la bass qui avait l’air à s’en câlisser royalement), je n’ai tenu que 30 minutes avant de rentrer chez moi, gavé.
La suite prochainement!