Climbing Away – Alice

alice-climbing-awaySorti le 21 août 2015

Ceux qui se souviennent de son ancien nom de scène, Alice and the Intellects, l’auteure-compositrice-interprète Ariane Bisson McLernon a préféré abréger le tout : simplement Alice. La Montréalaise propose donc un nouvel album – un second en carrière – avec une identité renouvelée et une pop sombre et assumée.

C’est avec une sensualité certaine que démarre Long Waltz (Greener in my Dreams). Une pièce lente, langoureuse, aux arrangements minimaux qui mettent pleinement de l’avant la voix tremblotante (mais réconfortante à la fois) de la chanteuse. La première réflexion qui nous vient : il y a quelque chose de terriblement familier dans la voix, qui semble suivre un peu la ligne de Lana Del Rey, lorsqu’on parle de l’énergie qu’elle dégage. Cette impression se confirmera au fil de l’opus.

Le single You Against the World offre ici un peu plus de légèreté, avec un côté estival, qui vient clasher avec la voix qui reste dans le même registre que la précédente chanson. Un mélange étrange, mais auquel on prend goût au bout de quelques écoutes.

La pièce-titre Climbing Away revient déjà dans l’extrême lenteur et la lourdeur. Un long son d’orgue et la ligne vocale restreinte contribueront grandement à cet effet. Quelques lignes de guitares plus «actives» viendront revitaliser la chanson dans le dernier tiers, mais sans plus.

Alors qu’on se demande si on passera le reste de l’album dans un seul mood, F A R apporte une musicalité plus bluesy, qui réussit à donner l’envie de taper du pied, malgré le rythme qui demeure très lent. La voix, elle, offre quelques envolées surprenantes, mais très brèves, qui sont les bienvenues pour apporter de la diversité à l’album. La dernière minute et demie aurait quand même pu être coupée sans qu’on perde quoi que ce soit de majeur.

Word on the Street (Kill the Sound) avec son début en lion arrivera aussi à surprendre d’auditeur. Les harmonies rentrent au poste et le rythme est, enfin, dans un tempo plus vigoureux. Forward/Back, juste après, revient dans la même vibe semi-ensoleillée que You Against the World, mais avec des sons de claviers plus sympathiques. Constat similaire pour Hollow Body.

Surprise en fin d’album : alors qu’Alice nous a habitués avec des chansons en anglais, elle nous offre Comme je m’ennuie, pièce lente et fantomatique, en français. Le dernier mot revient à Function, qui semble boucler la boucle du ton de la confidence.

Le concept de pop noire a été très clairement énoncé, et a été pleinement assumé dans cet album, aucun doute là. C’est son efficacité sur l’auditeur qui est moins claire. Si, sur certains titres, on apprécie aisément ce ton mélancolique mais familier qui donne envie de continuer l’écoute et de découvrir où elle va nous amener, le concept peut devenir lourd assez rapidement. La seconde moitié de l’opus, un peu plus «lumineuse», viendra au moins relativiser les choses, mais ce n’est pas un album pop léger comme on a en l’habitude d’entendre.

Il est encore la fin de l’été, mais ce n’est probablement qu’à l’approche de l’automne que Climbing Away prendra tout son sens. Le registre vocal d’Alice et certains des thèmes abordés ici semblent parfaits pour être écoutés un samedi pluvieux d’automne. D’ici là, à écouter avec modération!

L’album se retrouve sur Bandcamp.

À écouter : You Against the World, Word on the Street (Kill the Sound), Forward/Back

7,4/10

Par Olivier Dénommée

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