Après quinze albums, on ne sait plus trop quoi dire pour présenter Joe Satriani, outre que l’as de la guitare ne manque jamais de nouvelles idées pour exploiter le potentiel mélodique de son instrument fétiche. Sa plus récente offrande, Shockwave Supernova, met toujours de l’avant de talent de Satriani, tout en laissant assez de place aux musiciens, tous de solides routiers, qui l’accompagnent.
Si la première image mentale que plusieurs se font de Joe Satriani est un solo virtuose qui n’en finit plus, sachez que ce n’est pas le cas ici. Des solos, il y en a toujours, mais ils n’arrivent qu’après avoir que la table soit bien mise. Cela nous amène donc dans une ambiance bien ficelée, tantôt aux limites du hard rock, tantôt dans un côté plus blues.
C’est avec agressivité qu’il démarre son opus, avec la pièce-titre Shockwave Supernova. Un bon riff pour mettre dans le bain, mais on passera vite à autre chose comme il y aura d’autres lignes plus accrocheuses dans l’opus. Notamment, le côté épique du refrain de Lost in a Memory qui surprend après un début plus proche de la ballade rock.
En écoutant l’album, on se rend vite compte d’une certaine familiarité de plusieurs des pistes. Pourtant, aucun cover ici, que des œuvres signées Joe Satriani. On n’a pourtant aucune difficulté à imaginer plusieurs de ces titres dans des jeux vidéo tellement la vibe y est parfaite : par exemple, On Peregrine Wings pourrait aisément passer comme musique dans un jeu de combat ou dans le prochain Dynasty Warriors; A Phase I’m Going Through et If There Is No Heaven rappellent une musique de course de voitures (genre California Speed, si quelqu’un s’en souvient!); Butterfly and Zebra semble plutôt nous transporter dans un monde non loin des bons vieux Final Fantasy…
Le côté blues-rock de Satriani peut être apprécié durant In My Pocket, All of My Life, mais surtout avec les sympathiques San Francisco Blues et Scarborough Stomp.
Le refrain de Crazy Joey rappellera un peu le style de Pearl Jam. Quant à Keep On Movin’, on se demandera s’il a fait appel à Chilly Gonzales au piano (malheureusement, non). Ajoutons à cela toutes les mélodies à la guitares qui «rappellent autre chose», mais sur quoi on peine à mettre le doigt et on a un tableau à peu près complet de comment l’album fera sentir plusieurs auditeurs.
L’album Shockwave Supernova offre une belle variété qui allonge un peu la durée de vie de l’opus, qui fait déjà 64 minutes. Joe Satriani, après toutes ces années, arrive encore à offrir du bon matériel, tout en gardant un clin d’œil (volontaire ou non?) à d’autres musiques que l’on peut connaître. Il ne réinvente pas la roue, mais offre certainement une très bonne musique à écouter en «ride de char». Un album plutôt intemporel (malgré quelques sonorités qui rappellent les 80’s) qui pourrait très bien être aussi savoureux dans 5 ans qu’en ce moment.
À écouter : Lost in a Memory, On Peregrine Wings, If There Is No Heaven
8,2/10
Par Olivier Dénommée