Le nom de Kebeko se veut représentatif de ce qu’est le groupe : un band de cinq musiciens nés à Montréal, mais qui conservent l’influence de leurs origines particulièrement diverses. Musicalement, on s’amuse dans un registre world avec des rythmes latins et antillais.
Le mélange de musiciens est unique, mais l’énergie que dégage le groupe dans son premier EP, Coléoptère, n’est pas sans rappeler la vigueur contagieuse de La Compagnie créole. En un peu plus nuancé, tout de même!
Retumba, dès le début, installe l’ambiance. Une chanson chaleureuse, dont on ne comprend pas nécessairement les paroles, mais qu’on savoure avec plaisir. L’automne n’est pas encore installé qu’on se montre déjà nostalgiques de l’été. Bref, un début réussi, bien qu’on ne se distingue pas encore tout à fait comme band. C’est avec Bananes que cette distinction s’entend mieux : Le son plus rock, audible lors des couplets, est très réussi, mélangeant le côté world à une musique plus pop-rock. Ironiquement, c’est le refrain qui est la portion la moins accrocheuse, autant dans la mélodie que dans le sujet. On aurait pu assumer cette énergie rock du début à la fin et cela aurait certainement donné un meilleur résultat. Mention au petit solo de guitare, simple mais drôlement efficace.
Les chanson suivantes du mini-album restent dans un registre essentiellement world, où on sent principalement les influences reggae et latines. Notons quand même Marie dit, plus lente, plus touchante aussi. Un moment d’émotion au milieu d’un opus somme toute léger dans le registre. La finale de l’opus, la pièce-titre Coléoptère, prend, quant à elle, un ton presque sensuel, qui finit le tout sur une bonne note. Mine de rien, six titres en 21 minutes, ça passe très vite et on se surprend à le réécouter encore.
Kebeko est présenté comme un band unique de par son mélange des cultures et des genres. Ce mélange est tellement bien réalisé qu’on peine parfois à saisir la totalité des styles effleurés dans chaque chanson. Cela donne quand même un EP chaud, qui donne envie d’en entendre plus. En espérant que le groupe montréalais poursuive dans cette veine avec, peut-être, un peu plus de pièces au rock assumé de Bananes!
À écouter : Bananes, Marie dit, Coléoptère
7,7/10
Par Olivier Dénommée
Billet qui ne produit pas du vent. Merci !