CHRONIQUE : Pop Montréal, jour 5

GangPar Olivier Dénommée

Après quatre soirées chargées, la programmation de Pop Montréal y a été doucement pour la finale, la soirée de fermeture de la 14e édition de son festival annuel. Pour fini en beauté, je me suis intéressé au spectacle où il y avait le plus d’artistes qui m’inspiraient.

20h30 : Pathways to Paris (Théâtre Rialto)

Programmation touffue pour ce spectacle. Le concept de Pathways to Paris est une série de concerts qui ont lieu un peu partout dans le monde pour se terminer à Paris. Le spectacle à Montréal était le troisième de cette série, selon les organisatrices, Rebecca Foon et Jesse Paris Smith (fille de Patti Smith), aussi musiciennes durant le spectacle. Le but? Offrir un spectacle qui fait la promotion de la lutte aux changements climatiques. C’était présenté très clairement par les organisatrices, mais aussi par plusieurs artistes qui expliquaient la signification de la musique qu’il jouaient dans ce contexte. Cela a donné de très beaux moments au cours de la soirée.

Après avoir eu droit à du jazz en musique de fond en attendant le début de la soirée, la présentation a débuté vers 20h30; la musique, une quinzaine de minutes plus tard. La formule proposait un fort roulement entre les artistes. Souvent, ils jouaient une ou deux chansons avant de laisser la place à un autre artiste. Parfois les artistes revenaient plus tard.

Anne WaldmanParler de tous les artistes qui ont participé à cette soirée serait laborieux, mais il y a des moments-clés pour intéressants à mentionner que d’autres :

  • Le ton a été donné par les organisatrices qui jouaient, et la poète Anne Waldman qui récitait un texte. Cette dernière va revenir plus tard durant le spectacle (et on y reviendra);
  • La harpiste Sarah Pagé (des Barr Brothers) a été une des premières à jouer. Elle offrait pour l’occasion du chanson traditionnelle irlandaise, accompagnée au violoncelle par Rebecca Foon. C’était rafraîchissant de l’entendre plus au premier plan et très réussi;
  • Deux artistes népalais ont joué quelques chansons, avec accompagnement à la guitare et au sarangi (espèce de violon népalais). Une d’entre elles avait des sonorités qui nous rappellent nos bons vieux reels, ce qui était étrange et familier à la fois;
  • Brad Barr (aussi des Barr Brothers) était seul sur scène, offrant des versions plus intimes de deux de ses chansons. Moment fort de son intervention : lorsqu’il a comparé le réchauffement climatique à un «chat perdu récidiviste» appelé Iggy, ou quelque chose comme ça.

Brad Barr Sarah PagéAnne Waldman est revenue sur scène avec le groupe Fast Speaking Music. Elle a offert quelques performances très… particulières. La première : elle récite un poème avec des envolées vocales qui remblaient aléatoires, accompagnée seulement d’un saxophone qui paraissait jouer des notes tout aussi aléatoires. La seconde : le saxophoniste passe à la batterie, et un piano et une guitare s’ajoutent pour ajouter à la confusion. Le free jazz du début de soirée servait-il donc à nous préparer mentalement à cette performance? Le regard perplexe de quelques membres de l’assistance semble indiquer que ce n’était pas assez de préparation. C’était divertissant, on ne pourra pas dire le contraire, mais il est évident que Mme Waldman est une grande poète, mais n’est pas aussi naturelle comme chanteuse à proprement parler.

Le temps passe somme toute rapidement : il est déjà 23h lorsque la tête d’affiche de la soirée, Thurston Moore, chanteur/guitariste du fameux groupe Sonic Youth, est arrivé sur scène. Fort d’une carrière solo prolifique, il est venu seul avec sa guitare, lisant de brefs textes sur l’environnement avant de jouer de longues pièces, qui confirment que c’est bien le même compositeur que la musique de Sonic Youth. Il a joué 30 minutes, et pourtant n’a interprété que trois chansons. Il offrait des riffs solides, mais les répétait peut-être un peu souvent pour quelqu’un seul sur une scène en fin de soirée.

Thurston MooreÀ 23h30, après un dernier texte, Thurston Moore a invité les artisans de cette soirée sur scène. Malgré les moments plus surprenants, c’était une belle soirée, qui concluait somme toute très bien cet épisode de Pop Montréal. Maintenant, on dort pendant une semaine pour récupérer.

(Photos : Olivier Dénommée)

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