Distoriam est un groupe de folk métal québécois qui, le cœur à la fête, se donne pour mission de présenter sa vision de l’histoire (enfin… disons que c’est pas tout à fait la version qu’on va retrouver dans les livres d’histoire traditionnels) à travers une série d’albums concept, chacun parlant d’un événement, d’une période ou d’un peuple (en tout cas c’est ce que je me suis fait dire quand j’ai interviewé le groupe il y a quelques mois). Voici donc enfin l’attendu premier chapitre de cette saga, intitulé Vinlanders.
On commence donc en force avec Hymn to Mead, un morceau puissant et une première pièce efficace qui m’a rappelé The Dread Crew of Oddwood (j’éviterai la trop évidente comparaison avec Dropkick Murphys). Bienvenue compagnons, si le reste de l’album sonne aussi bien, on va passer un bon moment!
Duel of a Hundred Lights, avec un son beaucoup plus celtique que la précédente pièce, sonne comme une marche militaire, mais avec un pont plutôt étrange qui démontre que le groupe n’hésite pas à sortir du sentier folk traditionnel.
Us, Travelers est une de mes chansons préférées de l’opus. La voix claire fait un excellent travail et les passages lents mélangés aux passages black métal contribue à un souffle épique d’une chanson qui souhaite te transporter jusqu’au bout du monde!
Petit interlude avant de poursuivre : une force du groupe est de jouer tous les instruments présents sur un enregistrement, incluant les instruments traditionnels. C’est un gros plus pour le groupe et surtout ça fait différent de ceux qui utilisent des samples.
Bref, en poursuivant, Northern Sea Journey est une pièce mid-tempo en ternaire qui donne envie de caler un litre de bière bien froide tout en chantant à la gloire des voyageurs dont l’album conte les exploits, puis de mosher lorsque le passage black métal débute.
Steel and Steeds dégage tellement de joie dans les mélodies et les rythmes galopants que j’ai eu envie de prendre un nain au hasard dans la rue et de danser avec lui!
Malheureusement, même les plus grands guerriers peuvent trébucher occasionnellement. Exiled fait un peu pâle figure par rapport à ses comparses. J’ai de la misère à cerner sa construction; elle me paraît décousue à plusieurs moments, comme un melting pot d’idées divergentes rassemblées dans une chanson.
Heureusement, The Call to Freedom montre que les vaillants guerriers ont encore de bon coups d’épées à balancer. Voilà une ode à la liberté qui pourrait bien devenir un jour l’hymne national du Québec. Nan je déconne… quoique…
À la fin de l’intro de Thúnn Kivavit Ankris, je m’attendais à entendre un «You shall not pass». Pour le reste, voilà une pièce qui aurait facilement apparaître dans un album d’Alestorm (sauf pour la langue nordique dans laquelle est chantée la pièce).
Deuxième interlude pour féliciter la qualité de production sur cet album, qui est franchement impeccable, surtout lorsqu’on tient en compte le fait qu’il s’agisse du premier d’un groupe local. On aurait pu me dire que ça vient un groupe scandinave super connu qui est signé avec Nuclear Blast que j’aurais pas fait la différence!
Poursuivons. Flaming Sails, une chanson assez lente et efficace avec de superbes mélodies et un savoureux solo de guitare. Rendu là dans l’écoute, on est habitué à la qualité de composition des pièces du groupe. Celle-ci ne fait pas exception!
Vinlanders (Defend the Land) est mon autre pièce préférée de l’opus. La mélodie principale me reste en tête encore et encore au point de prendre ma hache et de me mettre à décapiter tout ce qui bouge. Sauf que j’ai pas de hache. Heureusement.
Deadly Shores of Wasted Hopes se démarque des autres, de par l’atmosphère glauque, funèbre qui ressort de la longue introduction et qui déteint sur le reste de la composition. Je l’ai apprécié, mais d’une manière différente des autres.
Finalement, Venturing Forth, dans sa première moitié, ressemble beaucoup à ce qui a été fait dans le reste de l’album, puis on arrive au pont. LE pont. J’ai ri un bon coup en entendant le rythme disco embarquer. Sérieusement, à quoi ils ont pensé en faisant ça? Kudos pour l’originalité (même si Ensiferum l’avait déjà fait sur Two of Spades) et pour oser expérimenter tout en déconnant.
Bref, les groupes de métal québécois continuent de me surprendre de par la qualité de leurs albums, tant au niveau de la composition que de l’exécution et la production. Même si cet opus a quelques failles mineures, Distoriam arrive déjà, selon moi, à se démarquer des autres groupes de folk et ils sont définitivement à surveiller!
L’album peut être écouté sur Bandcamp.
À écouter : Us, Travelers, Vinlanders (Defend the Land), Venturing Forth
8,2/10
Par Sacha Dürig