Le 16e OFF Festival de jazz de Montréal a débuté en force sa série de spectacles avec l’Orchestre national de jazz de Montréal le 1er octobre dernier, remplissant pour l’occasion le Lion d’Or d’amateurs qui venaient découvrir ce que l’Orchestre avait à proposer en collaboration avec la pianiste et compositrice Marianne Trudel. Ils n’ont pas semblés déçus.
Après les traditionnels messages des organisateurs de l’événement, le spectacle aura duré à peine moins de deux heures, séparées en deux sets distincts. Le premier mettait en vedette les compositions de Marianne Trudel, formant une suite aux énergies très variables. Certains mouvements étaient intenses et virtuoses pour l’ensemble des musiciens de l’Orchestre national de jazz de Montréal, dirigé par Christine Jensen, mais d’autres offraient de très belles mélodies, dans un registre plus lent et plus agréable à l’oreille. J’ai eu un coup de cœur pour le troisième mouvement. Marianne Trudel est de ces artistes qui semble pouvoir aller dans différentes directions sans que cela soit décousu. Les variations, parfois surprenantes, étaient tout de même très réussies et on en aurait été prêts à entendre plus de sa musique ce soir-là! Au moins, la pianiste nous a promis une seconde partie «consistante, solide et jouissive».
En seconde partie, c’est la femme qui a été à l’honneur. L’ONJM et Marianne Trudel ont offert principalement des compositions par des femmes liées au jazz. Chaque morceau était placé dans son contexte par la pianiste, rappelant que des femmes ont accompli de grandes choses dans ce monde toujours largement dominé par les hommes. Rappelons que la totalité des musiciens réguliers de cet orchestre étaient des hommes, à l’exception bien sûr de la chef d’orchestre Christine Jensen. En fait, ce soir-là, c’était un quatuor de femmes qui était de l’avant, si on ajoute les invitées spéciales, la trompettiste Ingrid Jensen et la chanteuse Karen Young. En fin de soirée, on a triché un peu : on a offert une chanson de Charles Mingus, qui a été reprise par Joni Mitchell, pour enfin être reprise par l’Orchestre.
L’OFF Jazz aime frapper fort dès le début et un big band comme celui-ci a répondu aux attentes et met la barre haute pour la suite du festival. Ce n’est pas sans rappeler mon premier OFF Jazz, il y a deux ans, où Christine Jensen et son propre big band avaient ouvert l’événement. La formule marche Ce 16e rendez-vous automnal du jazz montréalais se poursuit jusqu’au 10 octobre, avec des shows tous les soirs.