La Bestiole porte bien son nom : ce duo français hors du commun unit un guitariste et une chanteuse/batteuse jouant debout, offrant un rock’n’roll en français loin d’être minimaliste. Le EP Les grands rapides est la troisième sortie du band, et met de l’avant cinq chansons.
Ce mini-album débute avec Délock. Malgré les termes anglais qui saupoudrent l’opus, on reconnaître immédiatement que c’est un groupe issu de France dès qu’on entend la chanteuse. Et à part quelques expressions plus ou moins usitées de ce côté de l’Atlantique, on se prête relativement bien au jeu. Quant à la musique, elle se fait lourde, et si elle ne réinvente pas le rock, elle offre au moins des airs qui donnent envie de taper du pied.
Plus groovy, Single restera dans la tête pour ses riffs efficaces et son refrain très simple qui se répète bien. Encore une fois, les expressions pourront laisser perplexe à quelques reprises («Pas de mystère sans chocolat»?), mais l’ambiance est somme toute très réussie. Single porte finalement assez bien son nom pour son côté «ver d’oreille». Pourtant, la plus intéressant du mini-album sera certainement Amant aimant. Une chanson plus douce, au refrain rêveur. L’ambiguïté des paroles participera finalement à son charme. Cette douceur relative se poursuivra avec D’où.
L’album se conclut avec la pièce-titre Les grands rapides. Un hymne à la vie, ou du moins une belle invitation à s’y jeter à pieds joints, quoiqu’il arrive. Une belle finale en force avec, en bonus, quelques belles lignes de trompette pour ajouter à l’intensité du moment.
Ce EP d’une vingtaine de minutes se passera bien trop vite. L’énergie de La Bestiole est plutôt efficace et les influences, variées. En revanche, en cinq chansons, on peine un peu à sentir la ligne directrice. Aussi, le groupe est surtout réputé pour son intensité en live… ce qui n’est pas aisé de transposer en studio malgré l’excellent travail. Un album quand même intéressant, mais au propos qui plaira probablement davantage à l’auditoire français.
À écouter : Single, Amant aimant
7,3/10
Par Olivier Dénommée