Sorti le 28 août 2015
Québécoise et très fière de l’être, Geneviève Morissette a ironiquement élu domicile en France. Mais loin de prendre l’accent, elle assume pleinement ses racines et utilise même son joual à son avantage. Elle a donc lancé un album coloré, intitulé Me v’là, où elle jouera abondamment souvent avec cette relation Québec-France.
La pièce-titre Me v’là débute le tout avec une ballade piano-voix (avec, en prime, quelques cordes) drôlement efficace, surtout au refrain. Elle montre aussi tout de suite l’étendue de sa technique vocale, offrant quelques belles envolées émotives.
Après l’émotion, on passe à l’énergie : M’acheter un jet et Exploser changent complètement de registre, offrant du répertoire plus rock. Pourtant, ce sont les chansons lentes et émotives qui resteront le plus dans la tête. La femme en beige, Tombé sul’cœur ou Ça veut pu en font partie.
Tout de même, mention à Gueuler ma vie, une véritable ode rock digne de Luc Plamondon, un des titres où la chanteuse se gâte probablement le plus. Notez que deux versions sont présentées, dont une écourtée pour la radio. Et l’anecdote de Pour moi la France est aussi particulièrement savoureuse (en plus d’être très probablement vraie). Et que dire de la dernière chanson de l’opus, Comme dans un film? Un duo à la fois romantique et comique entre Geneviève Morissette et Oldelaf, qui se jugent sur leurs accents respectifs entre des refrains particulièrement touchants.
Même si on doit considérer que cet album s’adresse avant tout à un public français qui «apprivoise» son accent, il faut reconnaître que l’artiste a un naturel, offrant des compos très bien senties qui pourront transcender les frontières. Tout Québécois qui a été en France (et surtout à Paris) dans sa vie pourra se sentir concerné à divers degrés par l’album Me v’là.
À écouter : Me v’là, Gueuler ma vie, Comme dans un film
7,9/10
Par Olivier Dénommée
Critique de salon 