Derrière Coyote Bill et membre de Canailles, Olivier Bélisle se lance en solo : son album Une fois par jamais propose une sympathique aventure folk, tantôt minimaliste et narrative, tantôt plus chargée et ludique.
Les tranchées du pain blanc, première chanson de l’opus, nous plonge dans la première option, y allant, après une brève intro ambiante, d’une compo guitare-voix. Cette énergie se répète avec Fou à laisser aller ou encore la pièce-titre Une fois par jamais.
C’est seulement à partir de Gros tournoi qu’on entend un Olivier Bélisle plus intense. Disto, drum et voix plus criarde sont au rendez-vous. Garde-malade, juste après, nous rappelle des artistes de folk trash comme Les Chiens de Ruelles. Plus loin, Chu fier y va aussi dans un registre similaire.
Retour à la douceur avec Sulbord, qui rappelle un peu du Kim Churchill, avant de passer à un blues : Pizza Madona. Un ajout surprenant au milieu d’un album folk, mais très apprécié. Le score viendra aussi surprendre avec une ballade piano-voix avant de clore sur Nevada.
Remarquons les thématiques de l’artiste : Olivier Bélisle parle du quotidien, avec un ton parfois très familier (les titres en témoignent souvent). Cela le rend plus chaleureux dans la plupart de ses chansons, ou un peu «paysan» dans celles qui crient plus. Dans tous les cas, ça marche plutôt bien, et bien qu’il a encore à préciser son folk, on sent que l’artiste à quelque chose à dire et nous rend curieux d’en entendre plus. Il aura aussi l’occasion de décider s’il conserve ses intros et fins de chansons parfois hors thème, qui peuvent en déconcentrer quelques-uns. Il pourra aussi se distancier de ses influences pour se démarquer davantage au niveau des arrangements, chose nécessaire surtout vu l’abondance de la scène folk québécoise. À suivre!
À écouter : Les tranchées du pain blanc, Une fois par jamais, Garde-malade
7,2/10
Par Olivier Dénommée