Interprété par Daniel Barenboim et l’Orchestre de Paris
Sorti le 24 octobre 2011
Quand on pense à Richard Wagner, on pense automatiquement à la Chevauchée des Walkyries et à cette musique épique qu’on associe désormais aux films de guerre. Pas étonnant qu’une compilation soit consacrée aux œuvres orchestrales de Wagner portant le titre anglais Ride of the Valkyries… et avec comme pochette des hélicoptères en vol.
Du coup, on se demande : quelles autres œuvres connues de Wagner retrouvera-t-on sur cet album?
Comme première pièce, on a droit à Die Meistersinger von Nürnberg – Prelude. C’est relativement épique, comme ce à quoi on peut s’attendre du compositeur, mais un peu long – plus de dix minutes! On réalise très vite que Wagner avait des idées de grandeur qui n’étaient pas pour le grand public. On remarque aussi que cet album ne contient que huit pistes, malgré ses 72 longues minutes!
Der fliegende Holländer – Overture vient ensuite, rappelant quant à elle que des compositeurs contemporains comme John Williams ont pu être inspirés par des œuvres comme celle de Richard Wagner. Ce morceau, de près de 12 minutes, contient aussi beaucoup de nuances et de changements d’intensité et s’écoute étonnamment bien malgré sa longueur. Plus dramatique, l’opéra Tristan und Isolde aisément une des œuvres les plus dramatiques du compositeur. Trois morceaux sont extraits de cet opéra, dont Prelude, œuvre marquante de par sa consistance harmonique qui a largement influencé le monde de l’opéra moderne. Un peu plus minimaliste (pour du Wagner, on s’entend), Prelude Act 3 du même opéra retiendra aussi beaucoup l’attention de l’auditeur.
Autre petit moment épique : Götterdämmerung – Trauermarsch, aux bouts qui rappelleront un peu d’autres œuvres classiques connues.
Et Ride of the Valkyries, dans tout ça? On l’a gardée pour la fin, donnant une raison d’écouter l’album jusqu’à la fin. L’ironie est que c’est la piste la plus brève de tout l’album, avec 4 minutes 53. Au moins, cet enregistrement correspond à peu près à la version à laquelle le public est habituée, ce qui lui confère quelques points bonus.
La collection Virtuoso dans laquelle on retrouve cette musique offre généralement des compilations au contenu plus amical pour l’auditeur moins averti. Force est d’admettre qu’offrir du Wagner pour les néophytes n’est pas chose aisée, malgré l’étendue de son catalogue. Bien que, définitivement, sa musique est épique et mérite d’être plus connue qu’un seul air, elle n’intéressera pas particulièrement le public visé par l’album. C’est le risque lorsque la piste la plus brève dure cinq minutes! Autrement, pour quelqu’un qui est déjà familier avec quelques opéras mais qui n’a encore rien sur disque (et qui s’intéresse davantage aux pièces instrumentales), c’est un début intéressant.
À écouter : Tristan und Isolde – Prelude Act 3, Götterdämmerung – Trauermarsch, Ride of the Valkyries
6,8/10
Par Olivier Dénommée